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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:02

Les Origines Au commencement, il n'y avait que le Néant, éternel, intemporel. Alors le Néant prit conscience qu'il était seul et il éprouva la Peur. Puis, il eut envie de ne plus être seul et éprouva le Désir. La Peur et le Désir devinrent réels et le Néant comprit qu'il avait changé la nature même du Rien, qui aurait du demeurer immuable. Alors, il connut le Regret. Mais le Regret venait trop tard car par son action, le Néant venait de provoquer la Création. Au début, la Création était comme un oeuf dont le blanc et le jaune auraient été mélangés, une sorte de pâte composite sans réelle signification. Graduellement, le mélange se fit moins confus et les choses se séparèrent pour former la Terre et les Cieux. Au coeur des cieux qui venaient de naître apparurent les Trois Dieux dont le nom est tenu secret depuis les origines. Les Trois demeurent mystérieux et leur pouvoir incompréhensible mais ils décidèrent que pour façonner l'ensemble de la Création, il leur faudrait la confier à d'autres êtres. C'est ainsi qu'ils créèrent le premier homme et la première femme avant de se retirer à jamais. L'homme et la femme ouvrirent les yeux et contemplèrent la Création autour d'eux. Le besoin de la façonner était présent en eux, légué par les Trois Dieux. Après de nombreuses réflexions et discussions, l'homme et la femme décidèrent d'une façon de faire. Ils parcourent alors la création et donnèrent un nom à chaque chose qu'ils rencontrèrent, à chaque idée qui traversa leurs esprits. Et lorsqu'ils en eurent terminé, ils se nommèrent enfin eux-mêmes à leur tour et décidèrent de s'installer dans les Cieux. L'homme prit le nom d'Onnotangu et devint le Seigneur Lune. La femme prit le nom d'Amaterasu et devint la Dame Soleil. Dans leur royaume céleste, ils s'entourèrent d'autres esprits, certains issus des éléments eux-mêmes qui constituaient la Création et d'autres d'origine plus mystérieuse ou exotique. Les esprits des éléments furent nommés Dragons par le Soleil et la Lune tandis que les autres furent collectivement désignés comme étant les Fortunes. Puis, Onnotangu et Amaterasu contemplèrent ce qu'ils venaient d'accomplir.
Ningen-Do, la Terre des Mortels et les Anciennes Races. Depuis les Cieux, Amaterasu et Onnotangu parcouraient sans cesse la Création et en particulier la Terre, ou naquirent par leur volonté les montagnes, les océans, le vent et les arbres ainsi que bien d'autres choses. Certaines des créatures qu'ils nommèrent commencèrent elles aussi à s'intéresser à ce qui les entourait et bientôt elles se mirent à penser, puis à parler, à construire. Les Anciennes Races sont retombées dans l'oubli mais l'on sait que plusieurs arpentèrent la Terre, le Ningen-Do, avant les hommes. D'ailleurs, "ningen" désignant l'humanité, il est évident que ce monde connut d'autres noms avant que les hommes n'y apparaissent. La plus puissante des Anciennes Races était celle des Naga qui bâtit de grandes cités et se livra à de grandes guerres. Leur puissance éclipsa celle des autres races qui peuplaient Ningen-Do et ils en vinrent à se considérer comme les maîtres de la Terre. Mais un jour, le Soleil pâlit et les Naga s'assoupirent lentement, les uns après les autres, jusqu'à ce que leurs cités désertées tombent en ruines.
Les Enfants de la Lune et du Soleil Onnotangu Seigneur Lune avait de tous temps couru après Amaterasu Dame Soleil. Un jour, leur jeu s'interrompit lorsqu'il parvint à la rattraper et que le premier homme put enfin s'unir à la première femme. Leur union fit pâlir la lumière de Dame Soleil pendant longtemps et les Naga s'enfoncèrent dans l'éternel sommeil. Lorsque l'éclat d'Amaterasu reprit sa pleine puissance, elle venait de mettre au monde les neuf enfants qu'elle avait conçu avait Onnotangu, sept garçons et deux filles. - le premier né était Hida, le plus grand et le plus fort. - juste après lui vint la douce Doji dont la beauté n'eut jamais d'égal - Togashi vint en troisième, le regard songeur et bien trop lucide - Akodo volontaire et impétueux le suivit - les jumeaux Bayushi et Shiba arrivèrent ensuite. Tous deux partageaient la même intelligence vive mais celle de Bayushi était emplie d'ironie alors que Shiba était plus sensible. - Shinjo fut rapidement reconnue comme la plus vive et la plus aventureuse des enfants - Fu Leng avait hérité des qualités de la plupart de ses frères et soeurs - Hantei le petit dernier était aimé de tous, mais Fu Leng aurait préféré avoir cet amour.
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Onnotangu et Amaterasu regardèrent leurs enfants mais alors que Dame Soleil leur souriait avec amour et fierté, le visage de leur père devenait de plus en plus froid et hostile avec le temps. Dans son coeur, Onnotangu jalousait sa progéniture et craignait qu'un jour elle ne décide de se rebeller contre son autorité, car il était clair que tous les neuf préféraient de beaucoup leur mère et se tenaient à l'écart de lui. Alors, malgré les protestations de Dame Soleil, Seigneur Lune pourchassa ses enfants encore jeunes à travers le Paradis Céleste dans l'intention de les dévorer. Amaterasu le suivit et tenta par ses larmes et sa douce voix de l'amadouer mais rien n'y fit. Elle décida alors de se montrer plus subtile et sans plus rien ajouter, elle le suivit avec humilité. En silence, ses larmes tombèrent du Paradis Céleste et se posèrent sur la terre du Ningen-do ou elles demeurèrent, oubliées.
Tout à sa folie et aveuglé par cette soumission apparente, Onnotangu retrouva ses enfants l'un après l'autre et les dévora. Il dévora Hida et Akodo qui tentèrent de se dresser face à lui, il dévora Doji qui voulut l'attendrir ainsi que Shiba et Togashi lorsqu'ils tentèrent de le raisonner. Il dévora même le rusé Bayushi ainsi que Fu Leng qui s'était tapi dans un recoin obscur. Mais Onnotangu ne dévora pas Hantei et mal lui en prit. En effet, Amaterasu accompagnait toujours son époux et bien que son coeur saigne en le voyant dévorer leurs enfants, elle continua à lui faire croire qu'elle s'était résignée à lui obéir. A chaque fois qu'Onnotangu attrapait et avalait un des enfants, Amaterasu lui offrait une coupe de saké discrètement mêlée d'une goutte de poison à boire. Onnotangu, sensible à cette attention et assoiffé après ses sinistres repas, ne se fit pas prier et but tout le saké que lui offrait sa dame. Finalement, ivre d'alcool et l'esprit enténébré par le poison, il retrouva Hantei mais ne remarqua pas qu'Amaterasu venait de le remplacer par un gros rocher. Il avala la pierre avant de s'endormir, l'esprit embrumé, l'estomac lourd de sa progéniture et de la pierre. Durant le sommeil de Seigneur Lune, Dame Soleil emmena le petit Hantei avec elle et le cacha. Elle vint souvent le voir en secret et lui apprit qu'il faudrait qu'une fois adulte il venge ses frères et soeurs. Hantei grandit ainsi et s'entraîna chaque jour, le coeur empli d'appréhension à l'idée de devoir retourner affronter son père. Mais lorsque Onnotangu sortit de son sommeil, Hantei était prêt et se tenait face à lui l'épée à la main. Leur affrontement fut le plus terrible de l'histoire de la Création et Onnotangu faillit vaincre son dernier fils mais lorsque celui-ci entendit les gémissements de ses frères et soeurs encore vivants dans l'estomac de leur père, il eut un sursaut de courage et de son épée il ouvrit le ventre de Seigneur Lune alors que celui-ci frappait un coup terrible qui causa une brèche entre les Cieux et la Terre. Le sang de Seigneur Lune ainsi que ses enfants libérés de ses viscères tombèrent avec Hantei à travers la brèche entre les mondes. Onnotangu tenta de retenir le dernier de ses enfants à tomber, Fu Leng, mais Hantei lui trancha la main et celle-ci tomba avec son frère à la suite des autres enfants. Le sang de Seigneur Lune quant à lui devint une pluie qui se mélangea avec les larmes qu'avait autrefois versée Amaterasu lorsque son époux avait dévoré leur progéniture.
Des larmes du Soleil et du sang de la Lune mêlés naquirent des multitudes d'hommes et de femmes qui commencèrent à se rassembler et à s'interroger sur le monde. Cette humanité primitive vit un soir neuf étoiles tomber du ciel nocturne. Huit d'entres elles se posèrent ensemble près d'un grand océan tandis que la neuvième allait s'écraser à l'écart. Les neuf enfants de la Lune et du Soleil venaient d'arriver sur la terre.
La naissance de l'Empire Lorsqu'ils arrivèrent sur le Ningen-Do, la terre des humains, les enfants de la Lune et du Soleil étaient des adultes dont les origines divines apparaissaient évidentes. A l'exception de Fu Leng qui avait chu à l'écart et dont on ne savait ou il pouvait être, les autres étaient arrivés ensemble près d'une petite colline basse et leur présence effrayait les tribus humaines primitives attirées là par la chute des étoiles. Après un long conciliabule, les Enfants comprirent que leur nature divine avait en partie disparue et qu'ils étaient devenus un peu comme ces humains primitifs, eux aussi issus de la Lune et du Soleil bien qu'ils n'aient été ni désirés, ni attendus. Les Huit décidèrent alors qu'il leur faudrait guider la jeune humanité inattendue des Cieux et lui enseigner les voies célestes afin qu'elle ne cause pas de catastrophes en demeurant seule dans l'ignorance. Mais avant cela, il leur fallait déterminer comment se partager cette souveraineté sur les hommes. Ils décidèrent d'un tournoi dont le vainqueur serait nommé Empereur et régnerait sur les mortels, aidé de ses frères et soeurs. A la surprise des autres, Togashi déclara qu'il ne participerait pas au tournoi car il en connaissait déjà le vainqueur et n'avait aucune intention de devenir Empereur. Ce tournoi prit la forme de nombreuses épreuves dont les détails ont été oubliés, la dernière étant un combat fraternel. Hida affronta Shinjo mais sa force ne put surpasser la vitesse de sa soeur. C'est la vitesse même de Shinjo qui permit à Bayushi de triompher d'elle en jouant de ses ruses afin que l'impétuosité de Shinjo se retourne contre elle. Mais Bayushi ne pouvait espérer tromper son jumeau Shiba et fut vaincu à son tour. Shiba affronta alors la magnifique et frêle Doji qui se garda bien de passer à l'attaque, sachant que son frère saurait tirer partie de ses moindres gestes. Shiba dut donc se résoudre à prendre l'offensive et fut défait par sa soeur. Mais Doji ne pouvait espérer vaincre Akodo car bien que son coeur soit impétueux, celui ci savait le discipliner et son esprit acéré avait observé tous les combats précédents. Il défit facilement Doji. Alors, Akodo se tourna vers Hantei et tous deux s'affrontèrent. Akodo était un guerrier né mais Hantei avait affronté Seigneur Lune et son talent valait le sien. Le combat s'éternisa et Akodo sentit la colère croître en lui, d'autant plus vive que les yeux de son frère étaient étrangement tristes. Finalement, Akodo céda à cette colère et prit le dessus mais alors
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qu'il s'apprêtait dans un élan de haine pure à tuer Hantei, celui ci parvint avec sa lame à capter un reflet du Paradis Céleste qu'il projeta dans les yeux d'Akodo. Alors, éclairé par la Lumière des Cieux, Akodo réalisa qu'il avait failli tuer son frère sous le coup de la colère et qu'en l'aveuglant, Hantei aurait facilement pu le frapper s'il l'avait voulu. Akodo admit sa défaite et jura que lui et tous les mortels qui le suivraient serviraient Hantei à jamais. Et l'on raconte qu'en entendant cela, Togashi qui était resté assis à l'écart se contenta de sourire avec tristesse.
Hantei devint alors Empereur. Il proclama que toutes les terres ou son règne s'étendrait formeraient son empire et que cet empire aurait pour nom Rokugan. Il déclara aux mortels encore éblouis par le tournoi que l'Empereur et ses frères et soeurs les guideraient en échange de leur obéissance. Les Enfants de la Lune et du Soleil entreprirent de construire une nation de lumière et bientôt, de par leurs origines divines, on les nomma aussi les Huit Kami Fondateurs. Chacun des sept frères et soeurs de Hantei entreprit de rassembler des hommes et des femmes à son service et fonda un clan qui se voua au service de l'Empereur. Hida se rendit dans le sud-ouest et fonda le Clan du Crabe, établissant ses domaines au pied de la Chaîne du Crépuscule, un territoire dur et ingrat ou ses suivants s'endurcirent afin de ressembler au plus fort des huit Kami fondateurs de l'Empire. L'endurance, la volonté et l'intransigeance de Hida devinrent vite légendaire mais attirèrent à lui nombre d'hommes forts et résolus. Akodo se voua à la protection de son frère Hantei et les rares mortels qui parvinrent à satisfaire sa nature exigeante formèrent le Clan du Lion et l'ossature des armées impériales. Akodo était aussi exigeant et courageux que Hida mais plus calculateur, plus subtil. Ses suivants écoutèrent ses enseignements et c'est à lui et à ceux qui le suivirent que l'on doit la majeure partie des traités de stratégie et autres textes militaires. Doji, la soeur préférée de Hantei, entreprit avec lui de bâtir une civilisation qui pourrait autant que possible respecter la magnificence et la sagesse des Cieux. Ses suivants formèrent le Clan de la Grue et devinrent rapidement incontournables pour tout ce qui concernait la loi, les arts, le gouvernement et la politique. La beauté de Doji, sa douceur, sa subtilité attirèrent à elle des artistes, des penseurs et bien des gens qui aidèrent à faire des tribus humaines rassemblées une véritable nation. Shinjo, toujours avide de découverte et de voyage, fut chargée par son frère d'explorer les territoires qui bordaient la jeune nation en pleine croissance. Elle forma alors le Clan de la Ki-rin, un animal à corne ressemblant à un cheval et dont elle partageait la nature profonde, impétueuse, spontanée et vive. Le rusé Bayushi quant à lui accepta de servir Hantei contre d'éventuelles menaces de nature plus subtile. Le monde était vaste, les mortels difficiles à comprendre et certains refusaient déjà de servir les Kami et affrontaient les suivants d'Akodo, de Shinjo ou de Hida. Bayushi choisit alors la voie de l'ombre et créa le Clan du Scorpion qui jura de protéger l'Empire par tous les moyens possibles. Shiba, son frère, plus préoccupé par la nature intrinsèque des mortels et par leurs croyances établit le Clan du Phénix et tenta de comprendre comment concilier les religions qui existaient avant l'arrivée des Kami et les vérités que ceux-ci pouvaient apporter aux hommes. Shiba a toujours été réputé pour sa compassion ainsi que sa modestie et les premiers shugenja, les premiers prêtres magiciens de l'empire, sont originaires du clan du Phénix. Enfin, fidèle à lui-même Togashi se retira dans les montagnes du nord et n'accepta que de rares mortels qui comme lui souhaitaient mener une vie recluse, servant l'Empire mais ne se mêlant pas aux autres hommes. Ils fondèrent le Clan du Dragon qui demeure encore à ce jour le plus mystérieux et le moins bien connu de tous.
Et lentement, les Kami partagèrent leur sagesse avec les hommes. Hantei épousa une mortelle vassale de Doji et depuis ce jour, toutes les épouses des empereurs sont issues du clan de la Grue. Hida, Shiba, Bayushi et Akodo également prirent femmes parmi les mortelles tandis que Doji quant à elle acceptait se donner sa main à un escrimeur légendaire, Kakita, qui devint le premier champion de l'Empereur. Quant à Shinjo et Togashi, ils restèrent seuls pour des raisons bien différentes sur lesquelles leurs héritiers n'ont pas fini de discourir. Mais un jour, des créatures maudites et difformes venues du sud-ouest déferlèrent sur l'Empire. Fu Leng, le frère perdu, était de retour et il avait bien changé durant sa longue absence.
La Première Guerre, Shinsei et le Jour des Tonnerres On découvrit plus tard que Fu Leng en tombant très loin au sud ouest avait creusé un profond cratère qui avait également transpercé les barrières entre les mondes. Le jeune demi-dieu avait ainsi abouti dans le Jigoku, l'enfer chaotique et putréfié. Lorsqu'il était parvenu à quitter le Jigoku en sortant du cratère, la corruption infernale l'avait imprégné et il s'était abreuvé à la source du mal. Du Puit Suppurant qu'il avait causé par sa chute, l'influence de la corruption s'étendit lentement aux terres environnantes, altérant la terre, les animaux, les plantes et même les humains. Et Fu Leng ne revint pas seul de Jigoku puisque des démons sans nom ni forme, les Oni, l'accompagnaient. Pendant que ses frères et soeurs bâtissaient l'Empire de Hantei, Fu Leng avait rassemblé une immense horde d'oni et de créatures corrompues par l'influence du Jigoku et ses armées faisaient route vers l'Empire. Lorsqu'il les rencontra, Fu Leng maudit ses frères et ses soeurs, niant que Shiba et Shinjo avaient un temps cherché à le retrouver et prétendit qu'ils l'avaient tous abandonné. Amer, gorgé par le pouvoir du Jigoku, il comptait désormais briser l'Empire, tuer sa fratrie et régner à leur place. Et si les terres corrompues ou il régnait sans partage et que l'on appelait désormais l'Outremonde n'étaient pas très étendues, ses serviteurs ne se contentaient pas de rester dans les territoires maudits mais menaçaient tous les humains au service des clans et de l'Empereur.
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Hantei rassembla alors ses forces. Hida et son Clan du Crabe se trouvaient les plus proches des terres maudites souillées par Fu Leng et le Puit Suppurant. Hida jura de ne pas faillir à l'Empire et de retenir aussi longtemps que possible la horde de cauchemar. Les armées des autres clans convergèrent aussi vers le champ de bataille mais dans les mois qui suivirent les premiers affrontements tournèrent en faveur des forces venues de l'Outremonde. Finalement, au plus fort des conflits un petit vieillard, un simple mortel, se rendit auprès de l'Empereur et lui apporta la solution qui devait lui permettre de remporter la victoire. Le vieil homme se faisait appeler Shinsei, ce qui signifie littéralement "la nouvelle voie" et même s'il n'était qu'un mortel, sa sagesse fut reconnue par les Kami comme supérieure à la leur. Certains disent que Shinsei n'a jamais existé, d'autres qu'il était déjà présent au moment du tournoi entre les Kami et d'autres qu'il n'était pas un homme mortel mais une Fortune, une divinité.
La légende prétend cependant que l'Empereur écouta longtemps le petit homme et que son frère Shiba consigna sur un parchemin l'ensemble de la sagesse que révéla le vieillard, formant ainsi le Tao de Shinsei. Bien que par la suite le Tao ait été en partie détruit et abîmé, il n'est pas de texte plus saint dans l'Empire. Shinsei révéla bien des choses à l'Empereur et certaines ne furent peut-être pas retranscrites par Shiba. L'on sait par contre que lorsque Hantei lui annonça qu'il comptait affronter Fu Leng en personne, le vieux sage que certains nomment aussi le Petit Maître l'en dissuada. Shinsei expliqua à l'Empereur que ni lui ni les autres Enfants de la Lune et du Soleil ne pouvaient vaincre Fu Leng. Selon lui, les mortels malgré leur fragilité et leur ignorance avaient le potentiel de défaire le Sombre Seigneur car bien que leur venue n'ait été ni souhaitée, ni attendue, les humains avaient la faveur des Fortunes. Le Petit Maître pria alors l'Empereur de désigner sept guerriers mortels, sept Tonnerres, et de les lui confier. Ensemble, Shinsei et les Sept Tonnerres se rendraient jusqu'à l'endroit depuis lequel Fu Leng menait ses armées et ils provoqueraient sa défaite.
Ainsi fut fait. Il y avait sept clans au service de l'Empereur et chacun d'eux fut représenté par un de ses membres. Ensemble, les Sept Tonnerres et Shinsei se rendirent dans l'Outremonde pendant que l'Empire mené par Hantei et sa fratrie affrontait les armées de Fu Leng. Alors que la plus titanesque bataille de cette guerre se livrait aux portes mêmes de la capitale et que la Horde semblait sur le point de l'emporter, les monstres au service de Fu Leng semblèrent tout à coup désemparés et Hantei comprit que leur maitre venait d'être vaincu. Les armées de l'Empire remportèrent alors la victoire. Tout l'Empire attendait le retour des Tonnerres et du Petit Maître mais les messagers venus du Clan du Crabe n'apportaient aucune nouvelle. Alors, Shiba se rendit à son tour dans l'Outremonde à leur recherche. Des Sept Tonnerres seule Shosuro, fille adoptive de Bayushi, revint de l'Outremonde et ni Shinsei, ni Shiba n'étaient avec elle. Mourante, elle confia à son père adoptif et à l'Empereur que leur frère Shiba avait péri en tuant le Premier Oni qui servait Fu Leng, permettant ainsi à Shosuro de sortir vivante de l'Outremonde. Mais avec cette triste nouvelle, le dernier Tonnerre rapportait aussi le secret de la défaite du Sombre Seigneur : son âme avait été brisée et enfermée dans douze parchemins enchantés qu'elle avait avec elle. Tant que ces Douze Parchemins Noirs resteraient hors de portée des serviteurs de Fu Leng, jamais leur maitre ne pourrait recouvrer son pouvoir et son corps mutilé resterait pour toute éternité enfermé dans son royaume corrompu. Ayant accompli son devoir et révélé cette vérité essentielle, Shosuro succomba enfin à ses blessures.
La guerre ne s'arrêta pas du jour au lendemain et après celle de Shiba, elle provoqua aussi la mort d'Akodo qui fit face à une armée maudite et provoqua de son rugissement une avalanche qui l'engloutit avec ses ennemis. Hantei lui-même avait été gravement blessé lors de la dernière bataille durant le Jour des Tonnerres et il finit par mourir en léguant son trône à son premier fils. Les autres Kami Fondateurs connurent également des sorts relativement funestes pour la plupart. Hida passa plusieurs décennies à attendre en vain que son fils, qui était au nombre des Tonnerres, revienne de l'Outremonde. Finalement, il se retira en laissant le Clan du Crabe à son aîné d'un second mariage. Tandis que son clan continuait à oeuvrer pour défendre à jamais l'Empire contre la menace des terres corrompues, le grand Hida suivit l'exemple de Shiba et partit pour l'Outremonde. On ne le revit jamais, pas plus qu'Atarasi son fils disparu.
Bayushi s'enfonça lentement dans le chagrin causé par la mort de Shosuro, la seule mortelle pour laquelle il avait un attachement réel. On raconte qu'il finit par se laisser dépérir. A moins qu'il ne se soit donné la mort par l'épée ou que son fantôme hante encore les terres du Clan du Scorpion. Nul ne sait ce que devint Togashi qui se retira à nouveau dans les montagnes du Clan du Dragon dés la fin de la guerre. L'on sait seulement que lorsque sa soeur Doji se rendit dans les montagnes plus d'un siècle après leur chute du Paradis Céleste, les suivants de Togashi lui annoncèrent qu'un nouveau seigneur avait remplacé son frère et lui refusèrent l'entrée de leur château. Peu avant la mort de Hantei, bien des années auparavant, celui-ci avait longtemps parlé avec son autre soeur Shinjo et tous deux en étaient arrivés à la conclusion que d'autres menaces extérieures à l'Empire pouvaient surgir des terres encore inexplorées. Shinjo avait donc mené le Clan de la Ki-rin hors des frontières de l'Empire, sur la route d'une longue errance dans des terres inconnues, une errance qui ne prendrait fin que huit siècles plus tard.
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Tout contact était depuis longtemps déjà coupé avec Shinjo et Doji se retrouvait donc seule, dernière de sa fratrie encore en vie dans l'Empire à l'exception de Hida qui se préparait à partir à la recherche de son fils. Son époux était mort, ses enfants également et leurs propres enfants déjà en train d'élever la génération suivante. Alors, la Dame Doji se rendit jusqu'à la mer qui bordait les terres de son clan et un soir au crépuscule, elle s'enfonça doucement dans les flots. Le ressac ne rendit jamais son corps. Certains poètes de la Grue qui vénèrent son nom racontent que parfois, l'on peut voir au loin sa silhouette danser sur les vagues nocturnes. Les Kami Fondateurs étaient tous morts ou disparus mais leurs enfants et leurs héritiers allaient devoir s'occuper de l'Empire qu'ils avaient bâti pendant les siècles à venir.
Les Mille Ans de Paix Bien que les calendriers officiels soient très nébuleux sur la datation de certains évènements antiques, ils s'accordent à considérer que l'on est dans le douzième siècle qui suit la Chute des Cieux. Durant ces douze siècles rassemblés sous l'appellation des "mille années de paix", l'histoire montre clairement qu'il y eut bien des évènements préoccupants et bon nombre de guerres. D'ailleurs, les traditions mêmes de l'Empire fondé par un tournoi d'armes et dont les premières années furent marquées par la guerre encouragent dans une certaine mesure le conflit armé et celui ci est codifié et ennobli à l'extrême. Les descendants de Hantei et de ses frères et soeurs ont bâti un empire qui a subi plusieurs bouleversements durant sa longue histoire mais qui, d'après les historiens et les philosophes, demeure aussi fidèle que possible aux souhaits de ses fondateurs.
Durant sa longue histoire, l'Empire eut à affronter plusieurs crises majeures qu'il a toutes traversées avec succès bien que parfois au prix de grands sacrifices. En dehors des rivalités entre les clans ou les seigneurs, il fallut en effet survivre à la guerre civile qui déchira un temps le clan de la Grue et amena une de ses puissantes familles à renier son allégeance pour rejoindre le Clan du Crabe. Il y eut aussi la cabale du Gozoku qui durant le quatrième siècle guida l'Empire à la place de son souverain légitime transformé en simple figure symbolique. Le Gozoku fut finalement renversé par une jeune princesse héritière aidée du Clan du Lion. Il fallut compter avec l'arrivée des navires étrangers venus d'au delà des mers et de leur science mystérieuse. Quelques années à peine après leur arrivée, les gaijin (les étrangers), bombardèrent la capitale et tuèrent l'impératrice avant d'être exterminés et expulsés. Depuis ce jour, l'Empire refuse d'ouvrir ses frontières au reste du monde.
Cela n'empêcha pas le sorcier maudit Iuchiban dont on dit qu'il était un membre respecté de la cour impériale de se livrer à la plus noire des magies pour tenter de renverser l'empereur à la tête d'une armée de morts-vivants. Et si Iuchiban fut vaincu, on ne put le tuer et l'on dut se contenter de l'emprisonner dans une tombe maudite de laquelle son esprit s'évada deux cents ans plus tard et provoqua de nouvelles batailles avant d'être à nouveau capturé. Nul ne sait ou se trouve ce sépulcre maudit dans lequel l'esprit dément du Maître du Sang est encore enfermé aujourd'hui.
Il y eut aussi la rivalité éternelle entre le Lion et la Grue, tous deux considérés comme les Mains de l'Empereur. Il fallut compter avec les ambitions du clan du Scorpion dont certains membres oubliaient parfois leur devoir et dont les méthodes étaient souvent moins honorables que celles des autres samurai. Et lorsque après huit siècles d'errance les suivants de Shinjo et sa descendance revinrent en Rokugan, plus personne ne s'attendait à leur retour. Le Clan de la Ki- rin avait bien changé durant ses voyages et se faisait désormais appeler Clan de la Licorne. Les suivants de Shinjo étaient partis avec elle par le nord et leurs descendants revenaient seuls en longeant les terres de l'Outremonde à jamais gardées par le Clan du Crabe qui avait perdu une bonne partie de ses territoires quelques décennies plus tôt. Après quelques affrontements, le Clan de la Licorne put se faire reconnaître mais depuis son retour, il continue à préserver les coutumes étrangères qu'il a glanées durant son errance et même ses diplomates si versés dans les arts de la cour ont souvent des attitudes ou des opinions qui scandalisent les autres habitants de l'Empire.
Actuellement, l'Empire compte à nouveau Sept Clans Majeurs qui descendent tous des Kami Fondateurs. Sur le Trône d'Emeraude, le trente-huitième empereur Hantei veille sur les millions d'âme dont il a la charge. Plus de mille années se sont écoulées et malgré toutes les guerres, Rokugan est une nation vigoureuse et puissante.
Mais mille ans de sagesse acquise au prix fort, mille ans de conflit, mille ans de civilisation seront-ils suffisants face à tous les bouleversements que dissimulent encore les brumes de l'avenir ?
DIEU
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Date d'inscription : 09/06/2014

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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:06

Le Clan du Crabe Depuis la première guerre contre l'Outremonde, le Clan du Crabe veille sur les frontières australes de l'Empire et fait obstacle aux visées de Fu Leng. Ses guerriers sont réputés pour leur force et leur ténacité mais la lutte contre la Horde est permanente et ne leur laisse pas beaucoup de temps pour autre chose. Ils sont donc moins versés que les autres samurai dans les arts ou l'étiquette et on en vient facilement à les considérer comme des brutes ignares. Les guerriers du Crabe s'aventurent aussi dans l'Outremonde lui-même, par delà le Mur des Bâtisseurs. En plus des nombreux ennemis qui les attendent dans ces terres désolées, ils doivent aussi compter avec l'influence corruptrice de l'environnement lui-même. Et parmi ces valeureux guerriers, plus d'un survit tant bien que mal frappé par la Souillure, la marque de la corruption qui ronge petit à petit l'esprit, la chair et même l'âme.
Les Familles du Crabe Hida : les descendants du Premier Crabe et fondateur du clan forment la majeure partie des samurai du Crabe. La plupart sont réputés pour leur haute stature, leur endurance et l'entraînement extrêmement dur qu'ils subissent pour devenir des bushi. Face aux légions du Kami Déchu, les Hida ont appris à utiliser toutes les armes qui pouvaient blesser des êtres souvent bien plus résistants qu'un homme. De même, ils portent sans rechigner de lourdes armures de guerre qui handicapent grandement les autres samurai. De telles protections sont rarement superflues face aux ogres et aux oni de l'Outremonde.
Hiruma : autrefois considérée comme une famille presque aussi influente que les Hida, les Hiruma qui descendent d'un éclaireur intrépide ont perdu leurs terres durant la Bataille de la Crète de la Vague il y a près de quatre siècles. Ils refusent désormais d'arborer le mon ancestral de leur famille tant qu'ils n'auront pas reconquis leurs domaines qui font à présent partie de l'Outremonde. Dans cette perspective, la plupart des Hiruma embrassent une carrière d'éclaireurs et suivent l'exemple de leur lointain ancêtre, arpentant les terres corrompues qui leur appartenaient autrefois et portant la guerre chez l'ennemi.
Kaiu : depuis leurs origines, les Kaiu dont le premier du nom était un véritable génie ont toujours été considérés comme étant les ingénieurs les plus doués de l'Empire. Et il faut reconnaître que tout leur talent n'est pas de trop face à la Horde du Sombre Seigneur. On leur doit entres autres les principaux progrès en matières de fortifications, de pièges mais aussi d'urbanisme et de forge. Les Lames Kaiu sont aussi rares que réputées et leur plus grand accomplissement est le fameux Mur des Bâtisseurs qui marque la frontière entre les terres corrompues et l'Empire depuis la Bataille de la Crète de la Vague.
Kuni : le premier Kuni était un shugenja qui tentait de comprendre d'où les serviteurs du Dieu Sombre tiraient leur force et nombre de ceux qui l'ont suivi embrassèrent cette voie particulièrement risquée. Malgré des siècles de douloureux sacrifices, de morts terribles et de folie, la famille Kuni est sans doute la plus versée dans les secrets de l'Outremonde. Ses réalisations incluent nombre de sorts et de protections permettant de lutter contre les créatures corrompues ainsi que la création de l'ordre des Chasseurs de Sorciers, les Tsukai-sagasu. Cependant, leur histoire et certaines rumeurs à leur sujet incitent les gens à se tenir à l'écart des Kuni. Une bonne partie des terres des Kuni ont été perdues en même temps que celles des Hiruma mais ils sont parvenus à en reconquérir quelques morceaux par la suite. Dans ces terres dévastées, les Désolations Kuni, on trouve des tours sinistres et isolées dans lesquelles les shugenja du Crabe se livrent dit-on à de terribles expériences sur des créatures corrompues captives… certains racontent même que si les Kuni recouvrent traditionnellement leur visage d'un épais maquillage blanc orné de motifs sinistres, c'est pour des raisons qui n'ont rien de bien honorable…
Yasuki : autrefois membre du Clan de la Grue, la famille Yasuki changea d'allégeance au 4ème siècle et son ancien clan qui perdit beaucoup dans sa défection ne lui cache pas son hostilité. Les Yasuki ont toujours été des gens avisés et subtils, à l'image de leur fondatrice qui aida le légendaire guerrier Kakita à conquérir le cœur de Dame Doji, la sœur du Premier Hantei. Mais leur talent qui fut rapidement exploité sur le terrain commercial ou diplomatique est désormais au service du Crabe et une des causes de leur défection fut une tendance prononcée pour les affaires louches qui semble toujours d'actualité. Bien que le Clan du Crabe soit relativement pauvre, une bonne partie de ses richesses est due à la loyauté et à la ruse des Yasuki.
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Le Clan du Dragon Niché dans les lointaines montagnes du nord, le Dragon a toujours été considéré comme le clan le plus isolationniste et le plus ésotérique. Bien que ses membres soient de véritables samurai et s'intéressent énormément à la spiritualité, ils ont souvent une approche originale des choses et il est difficile de se faire une opinion à leur sujet. Le Dragon est un clan difficile à comprendre et qui intervient rarement dans les affaires de l'Empire.
Les Familles du Dragon Togashi Il n'y a pas vraiment de famille Togashi. Depuis que le kami Togashi a fondé le Dragon, tous ceux qui portent son nom l'obtiennent en fait en rejoignant un ordre mystérieux : les hommes tatoués ise-zumi. Bien qu'ils se comportent souvent comme des moines combattants, les ise-zumi recrutent apparemment eux-mêmes parmi les samurai des autres familles du Dragon ceux qu'ils invitent à les rejoindre. On parle aussi d'ise-zumi autrefois membres d'autres clans mais dans le fond, personne n'en sait réellement plus à leur sujet. Même par rapport aux véritables moines dont la sagesse perturbe souvent les samurai qui la recherchent, les ise-zumi sont considérés comme obscurs, excentriques et énigmatiques. Le Champion du Dragon est toujours choisi parmi les ise-zumi mais semble quitter cet ordre pour revêtir l'armure ancestrale du Dragon, une armure dont le pouvoir est presque palpable tant il est puissant.
Mirumoto Le premier Mirumoto, qui périt en tant que Tonnerre du Dragon face à Fu Leng, est considéré comme un des deux plus grands guerriers de l'histoire. On lui doit notamment le célèbre style de combat Niten, ou le guerrier manie simultanément le Katana et le Wakizashi. A l'image de leur ancêtre, les Mirumoto sont donc des guerriers qui manient les deux sabres en même temps et se targuent d'être aussi adaptables qu'intrépides. Il en est pour considérer leur style comme "lâche" mais il est indéniable qu'ils sont de redoutables escrimeurs. La rivalité des guerriers Mirumoto avec les bushi Kakita de la Grue remonte à la fondation des deux familles mais il n'y a nulle haine entre elles, simplement une éternelle opposition entre deux styles très différents.
Agasha Les Agasha s'investissent pour la plupart dans les recherches ésotériques et forment une famille de shugenja très intéressée par l'observation du monde naturel, suivant en cela l'exemple de Dame Agasha dont les travaux font encore date dans les archives de sa famille. Les recherches des Agasha les ont ainsi amenés à devenir d'excellents alchimistes, des forgerons réputés et leurs feux d'artifice sont également les plus spectaculaires de l'Empire. Les Agasha n'en négligent pas pour autant leurs devoirs spirituels et curieusement, ils forment la famille du Dragon la moins difficile à comprendre. Tout au moins c'est comme cela que l'on explique le fait que nombre d'entres eux soient également des diplomates.
Kitsuki Agasha Kitsuki impressionna fortement sa famille par ses capacités d'observation et de déduction qui lui permirent de trouver le véritable coupable d'un crime dont on l'accusait. Il obtint le droit de fonder sa propre famille et ses héritiers se sont en majorité voués à la magistrature ou à la diplomatie. Les Kitsuki forment des enquêteurs redoutables et des diplomates très perspicaces. Mais dans un domaine comme dans l'autre, leur facilité à se jouer des apparences qui forment la base des relations sociales rokugani fait qu'ils sont souvent considérés avec méfiance ou brocardés par les autres clans.
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Le Clan de la Grue Dame Doji, sœur aînée du premier Hantei, a toujours été considérée comme la femme qui reflétait le mieux la beauté de Dame Soleil sa mère. C'est une de ses vassales mortelles qui épousa le premier empereur et la tradition veut que depuis cette époque, chaque empereur choisisse son épouse parmi les filles de la Grue. Dame Doji était également férue d'arts et de littérature, ce qui amena son clan à contribuer grandement à l'essor de la civilisation et de ses raffinements. Les Grues forment donc le clan le plus versé dans la cour et la politique de l'Empire. Ils peuvent également se targuer d'un lien direct avec la lignée impériale puisque ce sont toujours les filles de la Grue qui mettent au monde les empereurs. On appelle souvent le Clan de la Grue "la main gauche de l'Empereur" et autant pour des raisons de tradition que de rivalités territoriales ou politiques, son opposition au clan du Lion, "la main droite de l'Empereur", est éternelle.
Les Familles de la Grue Doji Les descendants de Dame Doji sont souvent admirés pour leur beauté et pour leur raffinement. On trouve parmi eux nombre de courtisans, de diplomates, de magistrats mais aussi des bushi ou des shugenja. On raconte que Dame Doji avait des yeux d'un bleu incroyable et si l'on trouve parfois cette particularité dans nombre de familles de la Grue ou même d'autres clans, les Doji sont ceux qui montrent le plus souvent cette marque unique.
Kakita L'époux de Dame Doji était un jeune guerrier humain qui sut conquérir son cœur. Sa rivalité avec Mirumoto était aussi célèbre que la haine dans laquelle le tenait Dame Matsu qu'il défit pour devenir le Champion du Premier Empereur. Les enfants de Doji et Kakita prirent tous le nom de leur mère à l'origine mais leur père put également léguer son nom au futur. Les descendants spirituels de Kakita sont considérés comme les artistes les plus doués de l'Empire tant ils sont perfectionnistes. Ils sont aussi célèbres pour les fameuses Lames Kakita considérées comme sans égal et les traditions martiales du premier Kakita qui fonda les principes du duel iaijutsu sont parmi les plus reconnues de l'Empire. Bien que l'école d'escrime Kakita soit celle qui reçoit traditionnellement les princes ou les empereurs depuis sa fondation, une rivalité éternelle la lie à l'école Mirumoto du Dragon et tous les Kakita doivent compter avec la haine qu'éprouvent pour eux les représentants de la famille Matsu du Clan du Lion.
Asahina A l'origine, le fondateur de la famille de shugenja la plus pacifique de l'Empire s'appelait Isawa Asahina et était membre du clan du Phénix. A la suite d'un conflit entre le Phénix et le Lion ou la Grue s'interposa, il se livra à des attaques destructrices contre la Grue par désir de vengeance. La fille du Champion de la Grue de l'époque sut au péril de sa vie lui faire entendre raison et il décida de l'épouser par la suite. Il amena son savoir dans son nouveau clan et obtint la permission de fonder une famille portant son nom. Ses descendants se refusent à user de violence et préfèrent utiliser leurs talents de guérisseurs ou créer les magnifiques tsangusuri, des objets dotés d'une magie éphémère qui reflète l'esprit pacifique de leur famille.
Daidoji Doji Hayaku était un des enfants de Dame Doji et Kakita. Lorsque sa sœur Kunishiko disparut dans l'Outremonde ou elle avait suivi Shinsei en tant que Tonnerre, il partit à sa recherche et fut absent pendant des années. A son retour, Hayaku avait prématurément vieilli et ses cheveux étaient devenus blancs. Il jura de veiller sur son clan et fonda la famille Daidoji. Les Daidoji forment le gros des armées du Clan de la Grue et on les redoute pour leurs tactiques que certains n'hésitent pas à qualifier de fourbes bien que leur courage soit indéniable. Avec la défection des Yasuki au profit du Clan du Crabe, les Daidoji ont également repris le contrôle des activités commerciales de la Grue qui est le clan majeur dont les terres sont les plus riches. Leur rivalité avec les Yasuki est cependant bien plus que simplement politique ou économique. En hommage à Doji Hayaku, nombre de Daidoji des siècles passés se teignaient les cheveux en blanc et cette pratique s'est généralisée au point de s'étendre à la majorité des samurai du Clan de la Grue.
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Le Clan de la Licorne Lorsque Shinjo mena ses suivants hors de l'Empire il y a onze siècles, ils formaient le Clan de la Ki-rin. Leur périple et leurs errances forment un chapitre à part entière car l'histoire de leurs voyages ne compte pas moins de huit siècles. Lorsqu'ils revinrent en Rokugan, il fallut plusieurs batailles et un certain temps avant que l'on ne reconnaisse dans le Clan de la Licorne les descendants de ceux qui étaient partis bien des siècles plus tôt. Après plus de deux cent ans de réadaptation, les descendants de Shinjo qui ont adopté durant leurs voyages des groupes de gaijin demeurent un clan particulièrement exotique dans un Empire qui n'a guère d'intérêt pour ce genre de choses. Cependant, certaines choses comme le verre soufflé, le cuir, l'opium médicinal et surtout les redoutables techniques de combat monté de la Licorne ont lentement commencé à se voir reconnaître une place dans l'Empire d'Emeraude. Néanmoins, les influences étrangères se font encore sentir dans les traditions de la Licorne, dans l'apparence de certains de ses samurai et même dans les noms qu'ils choisissent parfois.
Les Familles de la Licorne Shinjo Les suivants de l'intrépide Shinjo se considèrent comme le Peuple du Vent et leur cœur conserve sa nature errante au point que nombre d'entres eux continuent à mener une existence semi-nomade sur les terres de la Licorne. Les Shinjo ont apporté de nombreux changements dans l'art de la guerre rokugani avec leur considérable savoir en matière de cavalerie et leurs grandes montures gaijin. Guerriers audacieux, ils comptent aussi de nombreux magistrats errants dans leurs rangs, des hommes et des femmes voués à la justice qui ont pleinement embrassé l'idéal de l'Empire qui les a accueilli en son sein.
Ide Le premier Ide qui accompagna Shinjo était un homme de paix et ceux qui prirent son nom décidèrent de suivre sa voie. Nombre de contacts fructueux que noua le clan de la Licorne durant ses voyages sont leur œuvre et ils ont été essentiels dans les premiers échanges que leur clan eut avec les autres maisons de l'Empire lorsque la Licorne revint à Rokugan. Les Ide non contents d'être des diplomates respectés forment également des négociants avisés et ils ont la mainmise sur la puissance financière considérable du Clan de la Licorne. Ils contrôlent également l'essentiel des quelques importations autorisées par la loi impériale.
Otaku Otaku première du nom était une des suivantes de Shinjo célèbre pour son silence. Elle devint le Tonnerre de la Ki-Rin et accompagna Shinsei dans l'Outremonde. Sa fille adoptive fonda la maison Otaku dont la tradition veut que le nom soit transmis par les femmes. La quasi-totalité des filles de la famille Otaku rejoint l'école de cavalerie des Shiotome, les fameuses Vierges de Bataille redoutées dans tout l'Empire pour leurs charges à cheval silencieuses et terrifiantes. Leurs époux quant à eux élèvent les fabuleuses Montures Otaku. Ces animaux sont les chevaux les plus réputés de l'Empire et l'on raconte que le sang même de Shinjo coulerait dans leurs veines. Seules les Shiotome ont le droit de monter un tel animal si l'on excepte quelques rares montures offertes à des alliés de la Licorne ou à la maison de l'Empereur.
Iuchi La famille Iuchi représente un véritable défi aux autres familles de shugenja car ses enseignements combinent les traditions de l'aube de l'Empire avec les nombreuses découvertes que le perspicace Iuchi et ses descendants firent durant les longs voyages de leur clan. Les shugenja Iuchi qui aiment arborer leurs mystérieuses amulettes gravées se montrent cependant conciliants et ont adopté sans trop d'efforts le système spirituel rokugani qui dans le fond n'a pas tant changé que cela depuis leur départ.
Moto Moto était un barbare qui accepta de servir Shinjo avec sa tribu. Ce sont eux qui introduisirent les grands chevaux gaijin que les Shinjo adoptèrent rapidement. Pendant longtemps, la vaillance et le nombre des samurai de la famille Moto donnèrent à penser que leur puissance finirait par éclipser celle des Shinjo mais peu après le retour de la Licorne à Rokugan, le destin joua aux Moto un tour sinistre. Leur daimyo, Moto Tsume, emmena la plupart de ses guerriers dans une expédition audacieuse au cœur de l'Outremonde dont bien peu revinrent en vie. Malheureusement, près de trois cent ans après ce désastre Moto Tsume et ceux qui le suivirent continuent à chevaucher dans l'Outremonde, guerriers morts-vivants voués au service de Fu Leng qui forment la sinistre Garde Noire. Leurs parents rokugani vivent dans la honte et la plupart souhaitent détruire les monstres qui ont trahi leur nom. Les Moto rokugani sont facilement reconnaissables car ils portent souvent le blanc (la couleur de la mort) et une impression de malaise palpable se dégage en leur présence. On préfère les éviter et rares sont ceux qui acceptent même de leur adresser la parole, ou d'écouter leurs avis.
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Le Clan du Lion Le Lion a toujours formé le gros des armées de l'Empire et c'est à ses fondateurs que l'on doit la quasi-totalité des traditions militaires impériales ainsi que les fondements même du Code du Bushido. On appelle souvent le Clan du Lion "la main droite de l'Empereur" et si ses soldats sont célèbres pour leur discipline et leur courage indomptable, le Lion est aussi réputé pour son intransigeance sur les questions d'honneur. Cela n'empêche pas nombre de samurai du Lion d'être également fort versés dans les arts de la cour car ils ont le souci constant de se montrer digne de leurs ancêtres et de l'image de leur maison. Le Clan du Lion éprouve cependant une certaine rivalité teintée de mépris envers le Clan de la Grue et plusieurs problèmes frontaliers ne contribuent pas à apaiser une situation qui dure depuis des siècles.
Les Familles du Lion Akodo Les descendants du kami Akodo se veulent l'incarnation même de ses vertus et de ses attentes. Ils vouent un respect immense au texte intitulé "Commandement" qui représente même aux yeux du reste de l'Empire le traité fondateur en matière d'honneur guerrier et de stratégie militaire. Les Akodo sont réputés pour leur maîtrise de soi, leurs compétences à l'épée ainsi que leur connaissance de l'histoire mais on les redoute encore davantage pour leurs talents de stratèges. Une croyance vieille comme l'Empire veut d'ailleurs qu'aucune armée commandée par un général de la famille Akodo n'ait jamais été vaincue.
Matsu Dame Matsu était le Tonnerre du Lion mais avant de partir dans l'Outremonde, elle était déjà célèbre pour son courage presque dément et son intransigeance. Sa famille n'a pas oublié la haine qu'elle éprouvait pour Kakita du Clan de la Grue qui l'avait vaincue lors du tournoi qui devait déterminer le premier champion de l'Empereur. Les Matsu représentent la majorité des samurai du Lion et leur courage incroyable ne s'est jamais démenti au cours des siècles. La tradition veut que les femmes aient une position dominante dans la famille Matsu et ce sont les époux qui prennent le nom de leur dame quand ils épousent une de ces femmes. La majorité des daimyo de la famille Matsu durant l'histoire furent des femmes bien que les traditions familiales n'empêchent nullement les hommes de se hisser aux plus hautes positions.
Kitsu On raconte que le grand Akodo fit autrefois la guerre aux Kitsu, un peuple légendaire tombé dans l'oubli. Au moment de remporter la victoire, il comprit qu'ils n'étaient pas une menace pour Hantei ni des serviteurs de l'Outremonde et que ce conflit avait été totalement inutile. Les cinq derniers Kitsu furent adoptés dans le clan du Lion et Akodo leur offrit ses filles pour épouses. Quel que soit le fondement de cette légende, la famille Kitsu veille à travers ses shugenja extrêmement traditionalistes sur la vie spirituelle des samurai du Lion. On raconte également que les sodan-senzo qui forment l'école la plus restreinte des shugenja Kitsu sont capables de communier avec les Shiryo, les esprits des ancêtres bénis qui peuvent ainsi guider leurs descendants et participer par delà la mort à la grandeur du clan du Lion. La famille Kitsu prétend que le peuple légendaire ressemblait énormément aux grands félins qui ont donné son nom au Clan du Lion. Nombre des représentants de cette famille arborent des perruques dorées ou se teignent les cheveux durant les grandes occasions et avec le temps, de telles pratiques se sont étendues au reste du clan. Désormais, il n'est pas rare de voir des samurai du Lion arborer une magnifique crinière dorée, teinte ou postiche.
Ikoma Les samurai de la famille Ikoma sont des archivistes et des historiens mais aussi des diplomates réputés. Ils forment également des tacticiens respectés par les stratèges Akodo et leurs bardes omoidasu parcourent l'Empire pour collecter les hauts faits des nobles samurai de tous les clans et en faire des relations et des pièces de théâtre qui traverseront les siècles. Une telle versatilité témoigne du respect des Ikoma envers leur fondateur, un mortel qui impressionna le grand Akodo par son intelligence, son audace, sa soif des plaisirs de la vie, son franc-parler et son pragmatisme. A l'encontre de la plupart des samurai, les Ikoma n'hésitent pas à témoigner de leur émotivité et même à se montrer parfois très éloquents et expansifs, arguant du fait qu'on ne saurait respecter l'histoire, les légendes et la grandeur d'autrefois de manière timorée ou sans restituer toute la vigueur et la force d'évènements glorieux. Ils prennent également un malin plaisir à raconter les innombrables légendes concernant le premier Ikoma qui, si la moitié d'entres elles sont vraies, devait être un personnage des plus singuliers.
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Le Clan du Phénix Fondé par le kami Shiba, le clan du Phénix est voué aux traditions spirituelles et magiques. Son fondateur était après tout celui qui transcrivit les enseignements que Shinsei dispensa au premier Empereur et on ne compte plus les légendes qui témoignent de sa compassion et de son souci des mortels. Vivant dans les montagnes et les forêts du nord-est, le Phénix est relativement à l'écart mais cependant beaucoup moins isolationniste que le Clan du Dragon son voisin. Bien qu'ils ne soient pas aussi résolus que les pacifiques shugenja Asahina de la Grue, les samurai du Clan du Phénix sont cependant en majorité des gens paisibles et qui préfèrent éviter de recourir à la violence. Leur savoir ésotérique et leur maîtrise des arts magiques sont à l'inverse encore inégalés à ce jour et on leur doit la plupart des enseignements communs aux différentes écoles de shugenja de l'Empire.
Les Familles du Phénix Shiba Lorsque Shiba fonda son clan, il rencontra le puissant shugenja Isawa que l'on considère encore comme étant le plus grand pratiquant des arts magiques de l'humanité. Après plusieurs rencontres infructueuses, Isawa accepta de rejoindre le clan du Phénix avec son peuple et de devenir le Tonnerre du Phénix si Shiba acceptait de protéger les siens jusqu'à la fin des temps. Alors le kami Shiba, demi-dieu issu du Soleil et de la Lune, mit un genou à terre devant un mortel et voua ceux qui portaient son nom à la protection des Isawa. Mille ans plus tard, les Shiba prennent toujours ce vœu au sérieux. La plupart d'entres eux deviennent des bushi et bien que les guerriers du Phénix, clan pacifique s'il en est, n'aient pas une réputation à l'égal d'autres écoles plus prestigieuses, leur fidélité et leur tempérance sont reconnues dans tout l'Empire. Le serment de Shiba se traduit également d'une manière plutôt inédite puisqu'à l'encontre des traditions séculaires, le Champion du Clan du Phénix (toujours un membre de la famille Shiba) accepte depuis les origines de partager son autorité avec le Conseil des Maîtres Elémentaires de la famille Isawa. Ceux ci président donc de fait pour une part non négligeable à la destinée de tout leur clan. La famille Shiba compte aussi des artistes de qualité bien que leur réputation et leur nombre n'égalent pas les prestigieux artisans de la famille Kakita.
Isawa Le shugenja légendaire suivit Shinsei dans l'Outremonde et c'est grâce à ses connaissances que l'âme de Fu Leng put être enfermée dans les Douze Parchemins Noirs confiés à la garde du clan du Scorpion. Les élèves et les descendants d'Isawa ont perpétué ses traditions et ont fait de sa famille la plus puissante parmi les shugenja de l'Empire. Les shugenja Isawa comptent dans leurs rangs des spécialistes de la magie élémentaire sans égaux, les Tensai, ainsi que les étranges et rarissimes Ishiken qui maîtrisent dit-on la magie du Vide. Le Conseil des Maîtres Elémentaires des Isawa rassemble les plus puissants shugenja de l'Empire et il n'est pas de groupe de shugenja plus versés dans les mystères des kami.
Asako Asako était une des suivantes de Shiba particulièrement appréciée de celui-ci. Elle connut un grand chagrin lorsque son époux Yogo, maudit par Fu Leng, dut la quitter et rejoindre le clan du Scorpion mais sa sagesse ne fit que croître avec les années. Ses descendants vivent de manière recluse bien qu'ils ne soient ni des moines, ni des ascètes et ils sont encore plus portés sur les mystères de l'âme humaine et de la sagesse des cieux que les autres samurai du Phénix. Ils comptent dans leurs rangs nombre d'archivistes et d'historiens mais aussi des diplomates et les redoutés Inquisiteurs qui sont formés pour traquer les pratiquants des arts interdits dans tout l'Empire.
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Le Clan du Scorpion Les samurai du Scorpion disent que lorsque Shinsei rencontra Bayushi, il lui prouva qu'il lui restait encore bien des choses à apprendre en matière de mensonges. Toujours selon la légende, c'est à la suite de cette rencontre que Bayushi se mit à porter un masque et il en est pour dire qu'il perdit délibérément face à son jumeau Shiba dans le tournoi qui devait déterminer qui serait l'Empereur. D'autres disent que cette histoire est erronée car Shinsei ne rencontra les Kami Fondateurs que bien après la naissance de l'Empire. Ce conte est censé expliquer pourquoi tous les membres du Scorpion ou presque portent un masque, imitant en cela Bayushi. Quoi qu'il en soit, le premier Bayushi accepta de servir son frère Hantei et de veiller sur son empire quels que soient les moyens à utiliser. Au cours des siècles, le clan du Scorpion a ainsi fini par acquérir une réputation des plus ambiguë car il n'est pas un stratagème, pas une manœuvre, pas un acte odieux que ses membres refuseraient d'envisager pour parvenir à leurs fins. Et si a plus d'une reprise certains samurai du Scorpion ont été pris à manigancer pour faire avancer des intérêts plus personnels, les châtiments que le clan inflige à ceux qu'il considère comme des traîtres sont sans doute les plus terribles de l'Empire.
Bayushi La famille du fondateur du Scorpion a largement contribué à ce que l'on surnomme leur clan "le clan des secrets" car il n'est pas un acte honteux ou un fardeau déshonorant qu'ils ne soient en mesure de découvrir s'ils le souhaitent. Les courtisans Bayushi sont craints et respectés dans toutes les cours de l'Empire pour leurs aptitudes à faire apparaître en public le déshonneur caché de leurs adversaires. Les guerriers de la famille Bayushi sont également rompus à des tactiques qui sont considérées comme indignes par les autres clans mais que les Bayushi justifient par leur ancien serment. Ils ont juré de protéger l'Empire par tous les moyens face à des dangers visibles ou invisibles qui eux ne s'embarrassent pas forcément de l'honneur.
Shosuro La fille adoptive de Bayushi était connue pour ses capacités de déguisement et elle impressionna même le fondateur du Scorpion. Shosuro accompagna Shinsei dans l'Outremonde en tant que Tonnerre du Scorpion et elle fut le seul membre de cette expédition décisive à en revenir vivante. Elle survécut juste assez longtemps pour se prosterner devant l'Empereur et lui remettre les Douze Parchemins Noirs d'Isawa qui retenaient l'âme de Fu Leng captive. L'Empereur décida alors de confier au Scorpion la garde des Parchemins Noirs. Les élèves de Shosuro formèrent une famille dont l'Empire connaît surtout les célèbres acteurs Butei qui égalent ceux de la famille Kakita bien que nombre de samurai Shosuro rejoignent également des écoles de bushi ou de courtisan. Les liens entre les familles Shosuro et Bayushi sont étroits et nombre de membres de ces deux augustes lignées sont réputés pour leur beauté exceptionnelle.
Soshi Soshi était un homme aux origines des plus incertaines qui se mit au service de Bayushi après la victoire des Tonnerres. Il possédait apparemment une grande maîtrise des arts magiques et ses efforts ainsi que ceux des shugenja qui le suivirent permirent au clan du Scorpion de disposer de nombreux moyens magiques pour conserver ses secrets… et découvrir ceux des autres.
Yogo Le scorpion est le seul clan qui dispose de deux familles de shugenja mais Yogo était à l'origine l'époux d'Asako et membre du clan du Phénix. Maudit par Fu Leng et condamné à trahir ceux qu'il aimait, il fut recueilli par Bayushi qu'il n'avait jamais apprécié mais qui le persuada d'entrer à son service par ces mots qui sont restés dans l'histoire "Mais Yogo, tu ne m'aimes pas". C'est encore Bayushi qui obtint de l'Empereur la garde des Douze Parchemins Noirs et les confia à Yogo. La famille Yogo a mené de nombreuses recherches visant à protéger les Parchemins Noirs des serviteurs du Dieu Sombre et ses glyphes de protection connaissent bien des usages. On peut supposer que les Yogo qui savent ou sont les Parchemins sont peu nombreux mais à l'inverse, tous les membres de cette famille sont porteurs de la malédiction de leur fondateur. Cette malédiction peut se concrétiser de manière anodine ou dramatique selon les individus mais chacun sait, à défaut de pouvoir la contrôler, quand il en est libéré car elle ne fait effet qu'une fois. Cependant, bien que l'amour ne soit pas censé entrer en ligne de compte dans ce genre de choses, les traditions du Scorpion veulent que l'on évite de marier à l'intérieur du clan les Yogo qui ne se sont pas encore débarrassés de leur malédiction. Peut-être que la malédiction peut se manifester contre toute personne envers laquelle un Yogo aurait de l'estime ? A moins que le Scorpion n'admette ainsi silencieusement que nombre de ses membres attachent une importance aux sentiments qui devraient normalement passer bien après leur devoir…
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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:07

Naissance Naitre samurai implique d'avoir des parents de cette caste qui vous reconnaissent comme leur enfant. De même, il est tout à fait possible si l'on a pour mère une concubine heimin de se voir reconnaître comme l'héritier de son père par celui-ci. La filiation par le sang est importante mais celle par le nom l'est tout autant. Il y a des centaines de milliers de samurai qui portent le nom de héros célèbres mais une infime minorité leur est liée par le sang. Les autres considèrent cependant que ce nom qui leur est offert doit être respecté et "rendu avec honneur" aux ancêtres qui vous l'ont confié.
Evidemment, lorsque l'on est un enfant adopté, la filiation a beau être légale, elle est plus aisément contestable par les gens suffisamment puissants que lorsqu'on est bien l'enfant de ses parents par le sang. Et il y a toujours un infime stigmate à se voir désigner comme héritier d'un homme avec lequel on n'a pas de lien direct plutôt que lorsque l'on a dans ses veines le sang même de ses ancêtres. Cependant, ces questions sont surtout affaire de préjugés et n'entrent que rarement en ligne de compte. Le cas le plus simple et le plus commun prime : vous êtes samurai parce que vos parents l'étaient, qu'ils soient vos véritables parents ou vous aient adoptés. Leurs ancêtres deviennent les vôtres. Par extension, un ronin qui se voit autorisé à entrer dans un clan devient légalement un samurai au même titre que son voisin dont la famille a servi le même seigneur depuis huit générations. Le reste n'a rien à voir avec la loi… Les enfants qui naissent avec une chevelure blanche sont rares et considérés comme ayant des aptitudes innées remarquables envers la magie. Ce type de naissance peu fréquente l'est encore davantage en dehors des clans du Phénix ou de la Grue. D'autres stigmates sont plus douteux aux yeux des rokugani. Naitre avec un pied bot est synonyme de malchance puisque l'enfant a vu son pied "tordu dans la gueule de Fu Leng". De même , les albinos sensibles à la lumière du soleil et à la peau pâle sont considérés comme "bénis" par le Seigneur Lune Onnotangu, ce qui est une attention dont la plupart des gens se passeraient bien. Les yeux vairons ou les tàches de naissance sont souvent perçus comme des signes de malchance mineurs mais certains clans ont également d'autres superstitions concernant des couleurs d'yeux plus exotiques comme le bleu, le gris ou le vert. De tels yeux sont plutôt rares mais l'on sait que Dame Doji avait des yeux bleus et l'on pense que ses frères Bayushi et Shiba avaient peut-être les yeux verts.
Enfance A Rokugan, il n'y a pas de notion d'adolescence au sens occidental du terme. On est soit un enfant, soit un adulte. Sur le plan légal, un enfant porte le nom que lui ont choisi ses parents jusqu'à devenir un adulte, moment ou il se choisit un patronyme. Le choix du nom d'adulte relève d'une multitude de facteurs, selon que l'on veut annoncer ainsi quel genre d'homme on sera, quel genre de défunts on souhaite honorer ou sur quel exemple dans l'histoire on s'appuie pour aller de l'avant. L'enfance typique d'un samurai est relativement oisive jusqu'aux environ de 7 ans. C'est à cet âge que l'on commence vraiment à l'éduquer en vue de sa vie future. C'est également durant cette période que l'on envoie l'enfant auprès d'un sensei si on le destine à une carrière de bushi, de shugenja ou de courtisan par exemple. La formation initiale dure de six à huit années durant lesquelles l'enfant aura plus ou moins d'occasions de rentrer chez lui selon l'éloignement de sa famille et la nature de son éducation. Bien évidemment, les samurai les plus aisés et influents peuvent conserver leurs enfants chez eux et les faire éduquer à domicile… Non seulement les choix éducatifs d'un enfant sont faits par ses parents mais il en va de même pour son avenir matrimonial comme nous allons le voir plus loin. Lorsque ses parents et/ou ses maîtres estiment l'enfant assez mûr (entre 13 et 16 ans généralement), il se voit autoriser à participer au gempukku, la cérémonie de passage à l'âge adulte.
Gempukku Chaque clan possède ses propres traditions en la matière et celles-ci sont encore modelées par chaque famille et dans une certaine mesure par l'école auprès de laquelle le nouvel adulte a reçu sa formation. Toutes les cérémonies de gempukku, qu'elles soient privées ou publiques, grandes ou modestes, banales ou dangereuses, pompeuses ou informelles ont les mêmes conséquences sur le plan social. L'enfant qui accomplit son gempukku est désormais un adulte. Il prend définitivement son nom de famille, choisit son prénom définitif et peut désormais vivre, servir et mourir comme n'importe quel autre samurai. Si certains samurai plus agés se montrent parfois plus tolérants ou paternels envers leurs cadets, la coutume ne fait
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aucune différence à cet égard entre le novice et le vétéran. Chaque samurai est pleinement responsable de son honneur et du nom qu'il porte.
Mariage La plupart des mariages sont arrangés dés l'enfance des futurs conjoints, pour diverses raisons qui sont essentiellement politiques : montrer son soutien ou son estime envers la famille du futur conjoint, ouvrir des négociations, faire un geste symbôlique, apaiser un litige, prendre une option pour une future alliance, etc… De telles fiançailles peuvent être rompues mais la plupart du temps, ça n'est pas le cas. Les deux familles passent presque toujours par un intermédiaire neutre, un samurai réputé pour son talent dans ce domaine. C'est l'intermédiaire qui arrange la plupart des détails du mariage avec l'accord des familles, depuis les arrangements cérémoniaux jusqu'aux engagements mutuels pris par les deux familles à l'occasion de ce mariage. Indépendamment des considérations politiques du moment, on considère les intermédiaires de la famille Doji du Clan de la Grue comme les plus talentueux. Des "rencontres spontanées" sont souvent arrangées entre les deux fiancés, parfois à leur insu, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'incompatibilité majeure à leur union, ce qui est plutôt rare car chaque enfant est éduqué dans la perspective de ne pas faire honte à sa famille. L'amour a peu de place dans la caste samurai. On exalte ce sentiment pour des raisons artistiques ou lorsqu'il entre en conflit avec l'honneur d'un samurai qui doit choisir son devoir en dépit de ses sentiments. Ce genre de choix douloureux est glorifié à Rokugan alors que l'individu trop attaché à ses sentiments égoistes sera souvent méprisé, décrié ou cité en exemple tragique de ce qu'il ne faut pas faire. Les histoires d'amour malheureuses (surtout si elles ont une dimension épique) sont un puissant outil de conditionnement social… Il existe diverses "tolérances" et soupapes de sécurité dans ce domaine mais nous en reparlerons ultérieurement. Un garçon est mariable dés l'âge de 15 ans et une fille à partir de 13 ans. Il arrive assez fréquemment que le mariage soit célébré juste après le gempukku des deux époux. Demeurer célibataire est assez mal vu bien que l'on tolère qu'un samurai demeure seul s'il fait vœu de chasteté ou déclare publiquement se vouer exclusivement à un aspect particulier de son devoir envers son suzerain. Il existe donc un certain nombre de guerriers réputés qui n'ont pas pris épouse et n'ont comme enfants que les élèves de leurs anciens camarades ou d'artistes remarquables qui honorent leur suzerain et protecteur en se vouant uniquement à leur activité créatrice par exemple… Du point de vue rôliste, votre mj définira avec vous dans quelle mesure être marié dés la création du personnage est un aspect obligatoire, recommandé ou facultatif dans sa campagne. Les jeunes gens que l'on laisse libres d'engagement le sont généralement soit parce que leur famille n'offre guère d'intérêt politique, soit parce que l'on souhaite une union particulièrement importante et qu'aucune occasion ne s'est présentée jusque là. Même adulte, un samurai reste soumis aux désirs de ses parents ou de son seigneur dans le domaine du mariage et peut tout à fait se voir ordonner d'épouser un conjoint qu'il n'avait jamais rencontré.
Vie Familiale Dans le schéma marital classique, les deux époux ont chacun une sphère d'activités et d'obligations distincte de l'autre. En dehors des accouplements permettant de produire des héritiers et des occasions sociales ou le couple doit apparaître uni, il n'est même pas nécessaire que les deux époux partagent la même chambre ou s'adressent la parole autrement que de manière formelle. Les signes d'affection trop ostentatoires (se prendre la main en public par exemple) sont poliment ignorés par les autres et souvent assez mal vus. Il existe une curieuse ambiguité qui fait que les sujets d'un seigneur peuvent être à la fois discrètement fiers du fait qu'il semble heureux avec son épouse alors que dans le même temps on le plaindra pour cet attachement qui pourrait se dresser entre lui et son devoir. Les enfants sont souvent confiés à des domestiques ou des précepteurs sous la direction de leur mère. La tutelle paternelle est souvent plus distante, surtout si le père exerce des responsabilités. C'est également l'épouse qui reçoit le salaire du samurai et règle toutes les dépenses. Dans les milieux modestes de la caste samurai, elle peut également devoir coudre, cuisiner ou faire la lessive assistée d'un serviteur alors que les familles plus aisées préfèrent laisser cela aux domestiques et accordent à leurs femmes une vie faite de lectures distrayantes et de pratique des "arts domestiques" (la poésie, la musique, l'arrangement floral, le thé…) qui pourront embellir la demeure du samurai et amuser ses hôtes. L'épouse y est alors bien plus une gestionnaire. L'époux quant à lui est accaparé par ses devoirs (administratifs, militaires, politiques…) et ne se détend généralement que dans l'intimité de sa demeure ou dans les établissements des Quartiers Réservés ou l'on trouve théâtres kabuki, baraques foraines et surtout tavernes et maisons de geisha.
Guerre Même si certaines familles extrèmement pacifistes la voient comme un devoir pénible, la guerre est en majorité perçue comme source de gloire et d'honneur indépendamment des avantages plus prosaiques qu'elle peut permettre d'obtenir. Il n'y a pas une année depuis l'aube de l'Empire ou deux groupes de guerriers ne se soient
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affrontés sur le champ de bataille, même si les conflits qui ont embrasé des clans entiers sont rares et qu'aucune guerre ne fut aussi totale que celle qui impliqua les fondateurs de l'Empire contre le Sombre Seigneur il y a plus de mille années. La guerre s'accompagne d'opportunités pour nombre de samurai de voir leur renommée personnelle s'accroitre. Notamment en affrontant un adversaire prestigieux et en ramenant sa tête ou son mon personnel. C'est le clan du Lion qui inventa cette coutume qui veut que l'on se rende à la bataille avec un sac spécial rendu imperméable dans lequel on pourra mettre la tête d'un ennemi vaincu à la loyale. Celle-ci sera alors peignée et exposée quelques temps avant d'être incinérée ou rendue à la famille du défunt. L'honneur commande que l'on soit fier de ses prouesses guerrières. Dans la plupart des batailles rangées, on assiste à une phase préléminaire au combat des eux armées. Durant cette phase, un certain nombre de samurai des deux camps s'avancent et se présentent en criant à pleins poumons leurs exploits afin d'intimider l'ennemi ou d'amener ses meilleurs guerriers à s'avancer à leur tour. Une fois cette phase terminée ou si aucun guerrier ne désire s'avancer pour défier ceux du campa adverse, la bataille proprement dite peut commencer. Dans la mélée générale, les défis et duels sont moins fréquents en raison du bruit et du chaos ambiants mais les occasions de s'illustrer ne manquent pas. Il est à noter que les rokugani n'aiment pas le contact de la chair morte et que si le sang et la mort sont honorables au combat, les guerriers veillent à se faire purifier et se lavent à grande eau après l'affrontement dés qu'ils en ont l'occasion. Manipuler un cadavre ou désosser un animal mort pour la table sont des actes impurs à peine moins indignes que de vider une fosse d'aisance. De telles besognes sont laissées aux eta. Les samurai prennent grand soin de leurs sabres et font entretenir leurs armures afin que la souillure du sang ne les marque pas. Il est également courant que l'on porte avec soi une feuille de papier ou un carré de tissu pour essuyer le sang de son katana avant de le ranger ou que l'on procède avec la lame au mouvement tournant du shiburi qui permet de projeter au sol la majeure partie du sang "récolté" tout en rengainant l'épée.
Vengeance L'ainé d'une famille hérite souvent du daisho de son grand-père alors que ses frères plus jeunes doivent se contenter de sabre moins prestigieux forgés pour eux (ou offerts par la veuve d'un oncle sans enfant) et qu'il leur appartiendra de transmettre à leur descendance. Toute offense faite à l'épée d'un samurai est une offense faite au samurai lui-même ainsi qu'à ses ancêtres dont les mânes sont censées habiter l'épée ou se manifester à travers elle. D'une manière plus générale, traiter avec mépris la dépouille d'un ennemi tombé au combat ou le tuer de manière humiliante est un excellent moyen de s'attirer la haine de sa famille. Certaines haines sont séculaires ou ont provoqué la disparition totale de nombreuses familles. Selon le statut des personnes impliquées, la vengeance peut ne concerner que deux individus, leurs familles directes ou tout leur clan. Si nombre de conflits militaires ont pour objectif des questions d'ordre stratégique, des affrontements plus localisés pour des questions d'honneur et de vengeance sont bien plus fréquents. De tels affrontements sont même possibles au sein d'un même clan bien que rarement tolérés ou admis s'ils ne dépassent pas une bataille symbolique ou la mort d'un des deux seigneurs impliqués. Cependant le droit à la vengeance est inhérent à la vie du samurai puisqu'il relève de l'honneur, une des vertus du bushido au même titre que l'obéissance. Rares sont les seigneurs qui souhaitent que les familles de leurs vassaux s'impliquent dans des haines sur plusieurs générations mais cela est souvent inévitable et si la permission officielle de son suzerain est nécessaire pour tout duel d'honneur ou bataille justifiée par la vengeance, il y a parfois des gens qui n'hésitent pas à aller droit au billot d'exécution parce qu'ils savaient bien qu'on leur aurait interdit une vengeance qu'ils ont accompli d'eux-mêmes.
Retraite Dés qu'il atteint quarante ans, un samurai peut se retirer du monde et rejoindre un monastère. C'est la retraite ou Inkyo. On peut aussi lui demander de bien vouloir attendre quelques années car son talent ou son esprit manqueraient trop cruellement à son seigneur s'il disparaissait sur le champ. Une telle demande est vue comme une marque de respect envers le quadragénaire. Par convention, un samurai peut demander sa mise à la retraite ou elle peut lui être proposée à n'importe quel moment après ses quarante ans. Il est très malséant d'insister pour obtenir le droit de se retirer du monde ou de refuser sans raison valable une "proposition" d'inkyo. Rares sont les samurai qui demeurent encore dans leur clan passé soixante ans. La plupart ont à cet âge une santé nettement déclinante et leurs propres enfants qui devraient certainement leur succéder sont souvent eux-mêmes proches de la quarantaine… Bien que les rokugani vouent un grand respect à leurs ainés, on apprécie très peu les vieillards visiblement trop agés pour continuer à exercer leurs responsabilités et qui renaclent à quitter leur caste pour laisser la place aux plus jeunes. Surtout s'ils ne peuvent arguer d'impératifs qui justifieraient leur maintien à leur poste. On peut alors leur ordonner d'entrer dans les ordres à leur corps défendant. S'attacher à sa position de samurai passé la cinquantaine est presque toujours perçu comme une marque d'égoïsme ou d'orgueil. Certains clans comme celui du Crabe ou des clans de petite taille manquent cruellement de ressources humaines et retardent souvent autant que possible la retraite de leurs samurai, quitte à les faire demeurer indéfiniment dans une situation de "conseillers spéciaux" ou de sensei. Il y a toujours des exceptions mais à moins d'être un seigneur particulièrement influent ou d'avoir une réputation incroyable, c'est plutôt rare. A
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l'époque actuelle, des guerriers comme Hida Kisada (le "grand ours", champion du Crabe et dont l'âge dépasse la cinquantaine) ou Kakita Toshimoko (maitre de l'Académie d'Escrime et considéré comme le plus grand duelliste vivant malgré le fait qu'il ait dépassé les soixante ans) sont véritablement des cas à part. Si théoriquement on peut prétendre à l'inkyo dés quarante ans, il est peu fréquent qu'on soit encore samurai passé la cinquantaine et très rare qu'on atteigne soixante ans sans devoir se retirer du monde. Les véritables vieillards qui sont encore samurai sont souvent perçus comme des légendes vivantes tant leurs compétences doivent être exceptionelles pour qu'ils demeurent aussi longtemps au service de leur seigneur.
Le veuvage, quel que soit l'âge de la veuve, est aussi pour les femmes une occasion de quitter la vie de samurai pour embrasser celle de nonne. Ce genre de sortie est souvent proposée dans le cas de veuves qui ont déjà donné un ou plusieurs héritiers à la famille et dont la présence pose de délicats problèmes politiques… mais certaines entrent également dans les ordres alors qu'elles sont encore jeunes car elles ne souhaitent pas se remarier et savent pouvoir se retirer avec honneur puisqu'elles ont accompli leur devoir d'épouse et de mère. La retraite et l'entrée dans les ordres sont considérés comme la libération du samurai : il rompt tout lien avec sa vie antérieure, change de nom, change de vie et peut désormais se consacrer à sa propre quête spirituelle sans plus avoir à brider son âme avec le pénible fardeau du devoir. Cela ne veut pas dire qu'il parte en vacances puisque les monastères ont des programmes d'activités intellectuelles, physiques et spirituelles très denses. Mais la discipline et le dénuement monastiques sont là pour guider le samurai et lui donner l'opportunité avant la mort de progresser sur la route de son karma, de ses vies à venir. Chose qu'il ne pouvait pas faire quand le bushido était sa seule lumière et son suzerain son seul maitre. Même l'Empereur doit se retirer du monde une fois que son héritier est en âge de monter sur le trône bien que certains soient restés un temps à la cour pour conseiller leur successeur. A l'inverse, la retraite monastique est quasiment inconnue dans les castes heimin et hinin. La plupart travaillent tant que leur santé le leur permet et sont ensuite à la charge de leur famille jusqu'à leur dernier jour. Seuls les plus aisés peuvent se retirer dans une vie d'oisiveté ou entrer dans les ordres en faisant un don conséquent à un monastère proche. Bien que les portes des monastères soient théoriquement ouvertes à tous et qu'aucune question ne soit posée aux nouveaux arrivants quel que soit leur âge, rares sont les congrégations de moines qui ne disposent pas de programmes bien rôdés permettant de tester les candidats. Surtout quand ils sont sensiblement plus jeunes que la moyenne, que la région voisine connaît la famine où qu'ils n'ont visiblement pas eu l'autorisation d'un seigneur pour se présenter au monastère …
Mort Le fatalisme rokugani s'applique à la manière dont ils envisagent leur propre mort. Dans l'absolu, certains n'hésitent pas à la voir comme une autre illusion, au même titre que la vie. S'attacher à sa mort revient à lui donner une importance excessive… de même que s'attacher à son existence. C'est un des postulats inhérents à toute la philosophie shinseiste : la vie présente n'est importante que dans la mesure ou elle détermine la vie future et surtout le fait que l'on se réincarne à nouveau ou que l'on finisse par quitter ce cycle pour entrer dans le Yomi, le Royaume des Ancêtres Bénis. Cependant, la majorité des samurai voit les choses un peu différemment : mener une vie honorable et l'achever avec dignité sont des objectifs louables. La mort au combat est bien évidemment particulièrement digne puisqu'elle témoigne du fait que le samurai n'a pas hésité à périr pour servir son seigneur, le fondement même de sa loyauté étant que sa vie ne lui appartient pas mais appartient à son suzerain. Une mort paisible dans un monastère est également digne de respect, surtout dans les clans comme le Phénix ou le Dragon.
Seppuku Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un samurai ne s'ouvre pas le ventre parce qu'il se sent déshonoré. En premier lieu, il ne peut le faire que si son seigneur l'y autorise. Ensuite et surtout, il ne rachète pas son honneur mais efface par sa mort le déshonneur qui pourrait rejaillir sur son nom, sa famille, son clan, sa caste. Le samurai qui se donne la mort sans permission pour soulager son orgueil malmené ne mérite pas qu'on se souvienne de lui comme d'un samurai. Sa vie mais aussi sa mort appartiennent à son seigneur. Son honneur passe après l'honneur du seigneur, du nom et du clan qu'il sert. Le seppuku est réalisé avec un wakizashi. Dans les circonstances formelles, le samurai s'habille de blanc (la couleur de la mort) et est assisté d'un autre homme. Il peut s'il le désire lire un poème qui résumera ce qu'il pense de sa vie ou de sa mort avant de procéder aux trois entailles rituelles d'éventration. L'homme qui l'assiste se tient derrière lui et a pour tàche de lui trancher la tête, soit lorsqu'il voit que le samurai est sur le point de céder à la douleur avant la fin de la cérémonie, soit une fois les trois entailles réalisées. Un seppuku est particulièrement honorable si le samurai parvient à reposer sa lame après les trois entailles et avant qu'on le décapite. A l'inverse, les cris de douleur sont très mal considérés.
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Quand un seigneur estime les fautes d'un samurai trop honteuses pour être pardonnées dans une mort honorable, il peut laver le nom de son clan au détriment de celui de son vassal. Il peut alors lui ordonner de procéder au seppuku avec une arme de bois (pour montrer qu'il doute de la sincérité de son samurai), ou refuser cette mort honorable et faire executer ignominieusement son vassal. Ou il peut le condamner à l'exil, le priver de son nom pour faire de lui un ronin. Si le samurai est un tant soit peu honorable malgré ses fautes, ce sort est pour lui pire que la mort car jusqu'à son dernier jour il devra vivre avec le fait qu'on n'a même pas jugé nécessaire de lui accorder une mort honorable pour qu'il efface son offense Enfin, certains clans peuvent utiliser d'autres méthodes tout aussi radicales parmi lesquelles : - la retraite forcée dans un monastère, si possible isolé, réputé pour sa discipline rigide et dont les moines accomplissent des tâches peu reluisantes (s'occuper d'une communauté eta par exemple…). - l'obligation de rejoindre une unité suicide comme les Quêteurs de Mort du clan du Lion, afin que le samurai aille se faire étriper de manière anonyme et sans honneur au service des siens - l'exil en dehors des terres de l'Empire, comme le clan de la Licorne le fait parfois, obligeant certains samurai à demeurer au service de leur clan au milieu de tribus barbares jusqu'à leur dernier jour. - Se rendre dans l'Outremonde sans espoir de retour et tenter de mourir de manière utile. Le clan du Crabe oblige parfois ses samurai à "aller chercher Hida" de cette manière mais recourt assez peu à cette mesure. Après tout, ceux qui se rendent dans l'Outremonde sans espoir de retour reviennent parfois… avec une nouvelle allégeance.
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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:08

Religion et Magie Lorsque les Kami Fondateurs fédérèrent la jeune humanité, ils découvrirent que leurs protégés avaient déjà une multitude de croyances dont certaines allaient à l'encontre des enseignements de leurs nouveaux souverains. Les choses se compliquèrent encore avec les aptitudes inégalées du mortel Isawa envers la magie élémentaire ainsi que l'arrivée de Shinsei. On doit au deuxième empereur, le fils de Hantei lui-même, d'avoir unifié les différentes composantes religieuses de la nation en un tout cohérent. Le cœur de la religion rokugani est le culte d'Amaterasu, Dame Soleil (et dans une moindre mesure celui d'Onnotangu, Seigneur Lune que l'on tente surtout d'apaiser). Souveraine de la création, mère des fondateurs de l'Empire, sa faveur marque les rokugani et les distingue des peuples encore barbares au delà des frontières de Rokugan. Amaterasu et Onnotangu résident dans le Paradis Céleste, le Tengoku. Ils règnent sur ce royaume de lumière mais en partagent les domaines avec d'autres puissances.
Les Sept Fortunes Majeures sont les principaux dieux que les humains vénéraient lorsque les Kami les découvrirent. Une fois le système religieux unifié, ces sept divinités furent considérés comme des alliés d'Amaterasu et lui rendent hommage en siégeant auprès d'elle dans le Tengoku. Les Sept sont : - Benten : fortune de l'amour romantique et de la beauté - Bishamon : fortune de la force - Daikoku : fortune de la richesse et de l'abondance - Ebisu : fortune du travail honnête - Fukurokujin : fortune de la sagesse - Hotei : fortune de la satisfaction - Jurojin : fortune de la longévité Dans leurs représentations classiques, les sept sont de sexe masculin, à l'exception de Benten.
Il existe aussi une infinité de Fortunes Mineures, de divinités qui pour la plupart ont des origines très modestes, voire purement locales. Le mandat céleste que chaque Empereur reçoit d'Amaterasu lui donne également la prérogative après la mort d'un de ses sujets d'élever l'âme du défunt au rang de Fortune Mineure, et donc de donner naissance à un culte lui rendant hommage. Bien que cet événement soit rarissime, il existe des dizaines, des centaines de divinités mineures dont les chapelles et les mémoriaux parsèment l'Empire. Certaines sont des mortels divinisés par un empereur, d'autres des divinités mineures antérieures à la fondation de l'Empire et quelques unes ont des origines encore plus nébuleuses. Parmi les nombreuses fortunes mineures, on peut en citer plusieurs particulièrement connues : - Emma-O, le juge des morts qui reçoit les âmes défuntes et les envoie vers leur destinée future. - Osano-Wo, fortune de la Foudre et du Feu. Second fils du kami Hida et dont la mère était le Dragon du Tonnerre, Osano-Wo est réputé pour sa nature passionnée et colérique. - Inari, fortune du riz et du bon grain ainsi que protecteur des renards - Suitengu, gardien des eaux, fortune tutélaire des marins et des pécheurs
A l'écart des Fortunes, on trouve aussi d'autres puissances de nature encore plus mystérieuses, les Dragons. Au minimum, il y aurait au moins six Dragons. Cinq d'entres eux incarnent les éléments (Air, Eau, Feu, Terre et Vide). Le sixième est le Dragon du Tonnerre qui s'est déjà manifesté plusieurs fois dans l'histoire de l'Empire et dont un avatar aurait été la mère d'Osano-Wo. On parle d'autres dragons plus mystérieux et plus reclus mais les avis divergent à leur sujet. Les Cinq Dragons Elémentaires se mêlent rarement des affaires mortelles et ne cherchent pas vraiment à ce qu'on leur rende hommage. Il leur arrive cependant de transformer un mortel en Oracle, en avatar de leur pouvoir dans le Ningen-do, le monde des humains.
Enfin, les Kami Fondateurs sont censés résider à nouveau auprès de leurs parents, la croyance populaire considérant qu'au fur et à mesure qu'ils sont morts, les Enfants de la Lune et du Soleil ont pu retourner au Tengoku.
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Du point de vue des mortels, ces puissances sont souvent énigmatiques, capricieuses voire imprévisibles et l'on essaie autant de se les concilier que d'éviter d'attirer leur courroux. Bien que certaines des puissances célestes soient de nature plus compatissante ou tolérante que d'autres, elles suivent des contraintes et ont des objectifs tellement distincts du quotidien de l'humanité qu'il leur arrive fréquemment d'agir de manière apparemment arbitraire, voire cruelle. Les rokugani sont convaincus que chaque chose dans l'univers a sa place et qu'il existe une raison à cela, même si cette raison n'est pas forcément aisée à comprendre.
L'univers n'est pas peuplé que de mortels et de puissances célestes mais aussi de divers êtres de nature plus exotique. Les plus omniprésents et paradoxalement les moins visibles pour la plupart des habitants de l'Empire sont les kami élémentaires (à ne pas confondre avec les Kami Fondateurs, les enfants de la Lune et du Soleil). Chaque roche, chaque arbre, chaque ruisseau possède un esprit, un kami, qui est lié à un des quatre éléments et bien que ces esprits se manifestent rarement de manière évidente (en dehors du fait que la source d'eau coule, la flamme dans la lanterne brûle et ainsi de suite…), il est important de se les concilier. Lorsqu'une source se tarit ou qu'un tremblement de terre détruit un village, on considère que les gens qui habitent dans les parages ont soit commis quelque chose qui a offensé les kami ou ont négligés leurs devoirs spirituels trop longtemps. Rokugan est un empire ou les manifestations de déplaisir des kami (ou des puissances supérieures à travers les kami) sont légion, ce qui montre bien que la voie des cieux est particulièrement difficile à comprendre. Les tremblements de terre, les tsunami et les tempêtes sont fréquents et témoignent de la nature capricieuse et incompréhensible des kami qui habitent toute chose ainsi que de la volonté énigmatique des Fortunes et des Dragons.
Enfin, les rokugani rendent hommage à leurs ancêtres, qu'ils soient liés à eux par le sang ou parce qu'ils portent le même nom et appartiennent à une vaste famille qui servit cet ancêtre autrefois. Ainsi, tous les samurai de la famille Doji par exemple rendent hommage à Dame Doji et à certains défunts qui ont donné encore plus d'éclat à ce nom prestigieux bien que la quasi-totalité de ces samurai (plusieurs dizaines de milliers) ne soient pas les descendants par le sang de la fondatrice du clan de la Grue. Chaque demeure de l'Empire abrite ainsi une tablette funéraire ou un petit autel devant lequel se recueillir et faire des offrandes aux ancêtres de sa famille. Cette pratique est répandue à tous les niveaux de la société. Certains ancêtres particulièrement prestigieux (comme les fondateurs de certaines familles de samurai ou les Sept Tonnerres par exemple) se voient élever des mémoriaux spécifiques ou même des temples voués à perpétuer leur souvenir.
Fondamentalement, on pourrait résumer les choses ainsi : pour les rokugani, tout ce qui est visible et même invisible participe de l'ordre naturel de l'univers, de la Roue Céleste. Les vivants doivent accomplir leur destinée et les esprits qui les entourent, les divinités et les âmes des défunts doivent être priés ou au moins respectés car sans leur soutien ou leur neutralité, un sort funeste attend l'homme orgueilleux et insensible. Même les Sept Fortunes Majeures ou la Dame Soleil agissent parfois avec cruauté ou malignité. Pour des raisons souvent nébuleuses et qui quelque fois seulement s'avèrent par la suite bénéfiques aux pauvres mortels.
Organisation de la Religion Héritier de Dame Soleil, l'Empereur est non seulement le dirigeant de l'Empire d'Emeraude mais aussi le gardien de ses institutions religieuses. Il est donc théoriquement l'autorité spirituelle suprême bien qu'en dehors du palais impérial cette autorité ne se manifeste qu'à travers quelques édits du souverain. L'essentiel de l'activité religieuse rokugani est orientée selon deux pôles :
- les Shugenja sont des prêtres membres de la caste des samurai et ils accomplissent donc toutes les formalités religieuses pour leur caste. Bien que certaines familles de l'Empire (les Isawa, les Yogo, les Asahina, les Agasha, les Soshi, les Kuni et les Kitsu entres autres) aient de très anciennes traditions spirituelles, il ne suffit pas de naître dans l'une d'elles pour devenir shugenja. En effet, en plus de leurs devoirs religieux, les prètres-samurai doivent leur statut au fait que les kami élémentaires répondent bien plus favorablement à leurs prières qu'à celles des autres mortels. De nombreuses procédures visent à déterminer si les enfants issus de lignées prometteuses attirent l'attention ou sont capables d'influencer les kami et ceux qui entrent dans ce cas de figure sont alors formés à devenir des shugenja. Il n'y a pas de shugenja heimin et l'on considère généralement que si les kami sont enclins à répondre aux prières de certains samurai, c'est bien parce qu'ils sont la caste privilégiée par les fondateurs de l'Empire et obéissent donc à des principes supérieurs. Bien que l'on considère les prières adressées aux kami élémentaires comme l'équivalent de sorts magiques, il s'agit d'une magie sacrée qui n'a rien à voir avec la sorcellerie interdite, la maho. Chacune des grandes lignées de shugenja de l'Empire possède ses propres rituels et croyances qui détaillent et expliquent les innombrables mystères des kami élémentaires qui ne sont pas plus aisés à comprendre que les puissances du Tengoku. Bien que leur statut de religieux influence considérablement le quotidien des shugenja, ils demeurent aussi des samurai et sont donc amenés à représenter leur clan, fonder une famille, défendre leur honneur et ainsi de suite comme n'importe quel guerrier (bushi).
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- l'autre versant religieux de l'Empire est constitué par les Moines qui se veulent les héritiers des enseignements de Shinsei. Les moines peuvent avoir des origines assez diverses. Certains sont des heimin recueillis en bas âge par un monastère à la suite d'un désastre et élevés dans la rigoureuse discipline de leur ordre. La plupart des familles de samurai pratiquent également l'Inkyo ou retraite. A partir de quarante ans, un samurai peut choisir de se retirer du monde pour trouver l'illumination qu'il lui était impossible de chercher tant qu'il était accaparé par les devoirs de sa caste. Il lui faut alors renoncer à son nom et à tout ce qui faisait son ancienne vie et, avec la permission de son suzerain, quitter définitivement son clan pour entrer dans les ordres. Certains clans comme le Dragon ou le Phénix voient cette étape dans la vie d'un homme comme normale et même honorable alors que d'autres comme le Lion ou le Crabe s'y plient bien plus par respect des conventions qu'autre chose. Enfin, il peut arriver qu'un samurai plus jeune soit disgracié, forcé de se retirer du monde et de renoncer à son ancienne vie pour que l'on oublie ses actes honteux. Les moines ne possèdent pas les pouvoirs des shugenja mais développent à travers une discipline physique et spirituelle rigide des potentialités humaines insoupçonnées. Ils s'intéressent davantage que les shugenja aux besoins spirituels des castes les plus modestes et nombre de monastères contribuent à l'entretien d'orphelinats ou d'hospices. Les enseignements de Shinsei continuent à susciter de nombreux débats et durant les siècles, plusieurs sectes monastiques distinctes ont vu le jour. Bien que certaines soient apparemment en contradiction flagrante avec d'autres, toutes appartiennent à la Confrérie de Shinsei et suivent certains préceptes communs : l'ascétisme, la modestie, la compassion… Certains courants du Shinseisme prônent l'illumination à travers la méditation, d'autres à travers le culte des Fortunes, d'autres encore par le travail du corps et de l'esprit et malgré leurs différences, aucune ne tourne totalement le dos à l'une de ces voies.
Le Shinseisme, le Culte des Fortunes et les mystères des kami élémentaires ne sont pas mutuellement exclusifs et bon nombre de shugenja sont également très versés dans le Tao de Shinsei de même que plusieurs ordres monastiques assurent l'entretien de temples dédiés à certaines Fortunes ou ancêtres prestigieux. Bien que leurs origines et leur quotidien diffèrent sensiblement, les shugenja et les moines partagent bon nombre de préoccupations spirituelles et accueillent volontiers les samurai normalement voués à la guerre ou à la politique qui souhaitent partager leurs réflexions spirituelles et métaphysiques.
La Vie, la Mort et le reste L'unification des différents courants religieux qui existaient avant la Chute des fondateurs de l'Empire ou que leur arrivée contribua à créer peut sembler confuse mais apparemment, elle participe bel et bien d'une réalité globale unique et cohérente à ce qu'il semble. Lorsque la vie d'un mortel se termine, son âme quitte le Ningen-Do, le monde des humains. Elle se rend auprès de la fortune Emma-O, le Juge des Morts, qui résiderait dans le pays des morts que l'on nomme couramment le Jigoku. Emma-O attribue à chaque âme le châtiment approprié à ses manques durant son existence d'être vivant. Une fois que l'âme défunte a accompli sa punition, elle est autorisée à se réincarner, sa nouvelle vie mortelle étant la conséquence des fautes de sa vie antérieure qu'elle a oubliée. Les âmes les plus méritantes ou qui ont accompli leur destinée quittent ce cycle et deviennent des ancêtres qui continuent à veiller sur leurs descendants. Les âmes qui refusent d'accepter leur mort, qui s'estiment lésées ou qui s'égarent demeurent dans le Ningen-Do sous forme de fantômes et persécutent leur famille, agressent les voyageurs ou tentent vainement d'accomplir quelque chose qui leur permettra de reprendre leur route. En particulier, les défunts qui n'ont pas de famille ont plus de chances de s'égarer car les prières de leurs proches ne les soutiennent pas sur la route vers leur prochaine vie ou lorsqu'ils tentent de rejoindre les Ancêtres.
Cependant, les shugenja et les moines disent que cette croyance répandue est inexacte car incomplète. En premier lieu, le royaume des morts n'est pas le Jigoku bien que ce terme soit utilisé également dans ce sens. Le véritable Jigoku est un enfer chaotique et insensé duquel sont originaires les oni, les esprits démoniaques. C'est là que Fu Leng a abouti lors de la Chute des Cieux. On pense que les morts qui sont assez mauvais pour se retrouver dans le Jigoku sont très peu nombreux et surtout des adeptes de la magie du sang ou des adorateurs du mal. Les âmes défuntes transitent en fait par le Meido, le Royaume de l'Attente ou elles sont jugées par Emma-O. Puis, elles se voient envoyées vers leur châtiment avant d'être autorisées à se réincarner ou à rejoindre le Yomi, le Royaume des Ancêtres Bénis. Il existe d'autres royaumes spirituels mais en dehors de leurs noms que peu de gens connaissent, il n'y a guère que les prêtres et les érudits qui pourraient en dire plus à leur sujet. Citons cependant pour mémoire : - Tengoku, le Paradis Céleste ou seraient nés les Enfants de la Lune et du Soleil. Le royaume d'Amaterasu, d'Onnotangu et des Fortunes ainsi que des Dragons - Sakkaku, le royaume de la malice dont les natifs arpentent les autres royaumes pour harceler ceux qu'ils rencontrent. Il existe plusieurs variétés d'esprits en Rokugan qui viendraient de Sakkaku.
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- Chikushudo, le royaume des esprits animaux, d’où seraient originaires des êtres comme les esprits renards Kitsune ou les esprits araignées Kumo par exemple. - Toshigoku, le royaume du massacre dans lequel des armées se livrent à un combat éternel qui ne s'interrompt jamais car les morts se relèvent aussitôt - Gaki-do, peuplé d'esprits affamés et hostiles - Yume-do, un pays de rêves évanescents où l'on pense que l'esprit des dormeurs se rend durant le sommeil
En dehors des érudits et des religieux, peu de rokugani maîtrisent ces concepts et la tendance générale est de simplifier à l'excès : les défunts se rendent auprès du juge suprême avant de pénétrer dans le royaume des morts ou ils seront punis et préparés à leur vie future. Pour la plupart des paysans ou des gens incultes, le terme de "Jigoku" ne désigne pas seulement l'enfer mais en fait le royaume des morts dans lequel on confond le lieu d'attente et celui du châtiment avec le royaume des démons. Nombre de samurai adoptent également ce point de vue simplificateur. Employer le mot "Jigoku" en soi n'est donc pas forcément terrifiant ou inquiétant. La nature exacte des royaumes spirituels est en fait de peu d'intérêt pour la majorité des vivants. Par contre, l'Outremonde lui est bien présent et vaut tous les Jigoku des sermons religieux…
Une fois que les âmes défuntes ont accomplies leur punition, elles perdent le souvenir de leur vie passée et renaissent à nouveau comme mortels. Dans l'absolu, selon les fautes et les manques de ses vies précédentes, un humain peut renaître dans une position analogue à celle de sa vie antérieure ou très différente. Les animaux sont ainsi considérés comme des âmes humaines réincarnées particulièrement médiocres. Les eta ou les hinin sont à peine mieux considérés, surtout parce qu'ils sont bel et bien humains. Les heimin ont un sort plus enviable et enfin les enfants qui naissent dans la caste des samurai ont certainement eu des existences relativement correctes et même honorables bien que leurs vertus n'aient pas été jugées suffisamment élevées par le juge des morts, Emma-O. Ainsi, la vie de chacun est conditionnée par son karma, par le poids de ses actes passés. Celui qui naît parmi les eta pourra peut-être un jour dans une vie future rejoindre le Yomi s'il se comporte comme il faut alors que celui qui naît samurai et néglige les obligations de sa caste peut très bien se retrouver dans une position bien moins enviable la prochaine fois. Lorsque tout ce que les puissances célestes attendaient d'une âme précise a fini par s'accomplir à travers une multitude de vies, Emma-O lui laisse alors le passage vers le Yomi. Bien que le juge des morts ne se laisse pas fléchir par ceux qu'il a pour tâche de punir, il prend cependant en compte l'idée que se font des défunts ceux qui sont encore vivants. Ainsi, Emma-O considérera avec une certaine attention les défunts dont la cérémonie funéraire fut particulièrement sincère ou grandiose ainsi que ceux que leurs descendants continuent à louer avec constance pour leurs actes passés. Emma-O a l'éternité devant lui et si certaines âmes peuvent être jugées en un clin d'œil, d'autres attendront des années ou des siècles avant de poursuivre leur route. Prier pour ses ancêtres n'est donc pas seulement un moyen de se concilier leur bienveillance comme on l'a déjà vu mais aussi de leur donner un petit coup de pouce pour qu'ils aient davantage de chances d'arriver à bon port ou que leur châtiment soit un peu allégé.
L'Illumination L'Illumination est une notion apportée à l'Empire par Shinsei qu'il est difficile de résumer mais que nous allons expliquer sous forme d'abstraction dans le cadre de ce document. Une âme bien vivante peut atteindre l'illumination à partir du moment ou elle découvre sa véritable nature et sa place dans l'ordre des choses. La sincérité dans ses actes, le respect de l'univers spirituel et des autres hommes, la lucidité envers soi-même, la sérénité obtenue par la méditation sont autant de balises sur cette route qui n'existe pas vraiment. Il n'y a pas de réelle "recette" pour atteindre l'Illumination et si de nombreux moines pensent que Shinsei était lui-même illuminé, il en existe autant qui prétendent qu'il a simplement tenté d'expliquer une voie que lui-même était en train de suivre. Une très belle métaphore sur le moyen d'obtenir l'illumination est fréquemment citée par les érudits ou les moines. On raconte que lors de l'entretien que Shinsei eut avec Hantei, le premier Empereur lui demanda à un moment de l'aider à trouver l'illumination. "Je ne peux pas" lui répondit Shinsei "Mais pourtant, vous l'avez atteinte, non ?" interrogea l'empereur. "En quelque sorte" répondit le Petit Maître" et je sais comment j'y suis parvenu. Mais je ne sais pas comment vous y parviendrez". L'Illumination est censée transcender l'homme de son vivant mais cela n'est pas forcément visible. Ainsi, nul ne sait si parmi ceux qui se prétendent parfois illuminés certains le sont vraiment ou pas. De toute manière, l'illumination n'apporte rien de particulier au vivant si ce n'est qu'il est enfin conscient de sa véritable nature. On admet couramment que cette découverte modifie considérablement le karma de l'âme mortelle et qu'après sa
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mort, l'Illuminé atteindra très certainement le Yomi quand bien même la Roue Céleste lui aurait normalement attribué une destinée toute autre. Le seul bénéfice de l'Illumination est d'ordre spirituel. Peut-être… Mais dans l'absolu, nul n'en est certain. Shinsei a disparu depuis mille ans et même si l'on admet la validité de ses enseignements, nombreux sont ceux qui considèrent cette quête comme futile car sans objet. D'autres prétendent que plus on cherche l'illumination et plus on est assuré de ne jamais la trouver. Enfin, certains ne voient dans l'Illumination qu'une parabole, censée aider les gens à supporter leurs vies en espérant quelque chose de meilleur.
Peut-être que l'Illumination peut offrir une possibilité à une âme quelconque ou médiocre de "brûler les étapes" dans le grand cycle de la réincarnation ? Peut-être qu'elle ne vient qu'à ceux qui y sont prêts et qu'elle leur offre une destinée distincte de celle des autres âmes ? Peut-être tout simplement qu'elle n'existe même pas.
Fu Leng, la Maho et la Souillure. A l'inverse de ses frères et sœurs, le Dieu Sombre est bel et bien devenu un dieu à part entière qui peut offrir des pouvoirs tangibles à ses adorateurs. Malheureusement, ces pouvoirs passent tous par une sorcellerie impliquant l'usage du sang d'êtres intelligents, la maho. La maho est considérée comme le plus grand crime que l'on puisse commettre dans l'Empire, à l'exception de porter la main sur l'Empereur. Qu'il s'inflige lui-même des blessures ou qu'il sacrifie d'autres personnes pour obtenir la bénédiction du Frère Déchu, un maho-tsukai (un sorcier) est un être immonde qui doit être puni par la mort. Non seulement il pratique des actes abominables mais il le fait en se prosternant devant l'ennemi éternel. La maho peut dit-on conférer des pouvoirs considérables à celui qui cherche à s'en servir mais le prix à payer, même pour lui, est toujours terrible. Animer les morts, envoûter ses ennemis, lier un oni à sa volonté par un pacte sont des pratiques couramment attribuées à la maho. Le pouvoir de Fu Leng étant issu pour bonne part du Jigoku, de l'Enfer, y faire appel revient à accepter l'influence corruptrice du Jigoku. Ainsi, les maho-tsukai au même titre que les malheureux qui s'aventurent sans précautions dans l'Outremonde sont susceptibles d'être frappés par la Souillure, l'empreinte de la corruption. La Souillure s'attaque de manière insidieuse à l'intégrité physique, mentale et spirituelle de ses victimes. Certaines se voient rapidement altérées et démasquées alors que d'autres semblent parfaitement normales mais sont en fait rongées de l'intérieur. Tôt ou tard, la Souillure finit par asservir celui qui en est frappé, le transformant en esclave de Fu Leng. Quelques uns des plus puissants maho-tsukai acceptent ainsi une servitude éternelle sous forme d'êtres immondes ou de morts-vivants contre la promesse d'un pouvoir qui en fin de compte fit d'eux les esclaves d'un dieu maléfique. Les deux principales causes de la Souillure sont la pratique de la maho et l'exposition à l'environnement de l'Outremonde. Cependant, il existe de nombreuses histoires dont la véracité est mal connue qui décrivent d'autres moyens d'être infecté par la marque du Jigoku. Même les experts qui pourchassent les sorciers ont du mal à distinguer les faits des superstitions dans ce domaine mais une chose est sure. Il n'existe aucun remède. Porter l'empreinte du Jigoku est une chose terrible. Nombreux sont les samurai qui demandent la permission de faire seppuku quand on découvre qu'ils sont souillés. D'autres sont massacrés par leurs proches ou forcés de se retirer dans un monastère dont jamais ils ne pourront sortir. Lorsqu'un village heimin abrite plusieurs personnes souillées, certains seigneurs n'hésitent pas à exterminer toute la communauté avant de saler la terre et de brûler les maisons. Au mieux, on traitera avec une certaine pitié gênée et méfiante l'homme honorable qui serait frappé par cette malédiction car on croit couramment qu'elle le suivra jusque dans ses incarnations futures. Au pire, on se dépêchera de le tuer et d'oublier jusqu'à son existence. Mais nul ne peut être atteint par la Souillure et prétendre vivre comme si de rien n'était. Fort heureusement, les cas de contamination sont rarissimes quand on ne pratique pas la maho ou que l'on n'affronte pas les serviteurs du Dieu Sombre dans les étendues corrompues de son domaine.
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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:09

Préambule L'Empire d'Emeraude est une nation empreinte d'une multitude de traditions et la grande majorité de ses habitants en maîtrisent les bases essentielles. Ces traditions incluent non seulement les aspects religieux et spirituels mais aussi et surtout l'apparence que chacun montre aux autres. Les tabous et les attentes sociales des rokugani ne sont pas les mêmes que celle d'un occidental du 21ème siècle et si elles s'inspirent sensiblement de certains comportements typiquement japonais, une petite mise en garde s'avère nécessaire : Rokugan possède autant de points communs avec le Japon réel qu'un monde médiéval fantastique classique dans le jeu de rôle avec le Moyen-Âge occidental. Anachronismes, empreints à d'autres cultures et contresens abondent. Les gens qui connaissent bien la civilisation nippone trouveront L5A plutôt décevant sur ce plan tandis que les novices qui espèrent ainsi se familiariser avec la culture du Japon des samurai risquent de retenir de belles horreurs au milieu de choses plus proches de la réalité. On ne le dira jamais assez mais puisque ce point est éclairci, nous pouvons nous pencher sur les us et coutumes des rokugani.
L'Etiquette Dans l'Empire d'Emeraude, l'apparence prime sur bien des choses. L'honneur individuel, le respect que les autres vous donnent qui en découle relèvent à la fois de votre position sociale mais aussi de la manière dont vous vous comportez. Si les représentants des castes inférieures ont un comportement sensiblement moins codifié et strict que celui des samurai, les normes sociales sont connues de tous et bien que de nombreuses variantes existent selon les clans, les personnes et les circonstances, elles obéissent à quelques principes généraux que vous trouverez plus loin.
Les rokugani sont des gens aussi expansifs que n'importe qui mais les heimin veillent à se comporter très poliment envers les samurai et ceux-ci cherchent constamment à prouver au regard des autres leur honneur. Pour ce faire, nombre d'entres eux adoptent un comportement qui aux yeux d'un étranger semblera allier une dignité parfois pesante et de rares éclats émotifs soigneusement contrôlés afin de passer pour de simples manifestations de sincérité un peu plus prononcées. Il y a des samurai trop fort en gueule ou vraiment asociaux mais fort heureusement, rares sont les occasions ou l'on confie à ces hommes des missions ou leurs travers pourraient s'avérer lourds de conséquences…
Sincérité et Vérité A Rokugan, la vérité est importante mais elle passe au second plan derrière la sincérité. Ce ne sont pas tant les faits qui sont importants aux yeux des rokugani que l'honneur et le statut des personnes impliquées. Pour simplifier à l'extrême, si tuer un homme en combat loyal n'est pas forcément un acte banal ou dépourvu de connotations criminelles dans certains cas, le fait que le tueur soit un simple paysan ou un honorable samurai fait toute la différence parce que leurs motivations sont censées être justement différentes. L'exemple que nous venons d'évoquer ne doit pas être pris à la lettre mais simplement pour illustrer ce principe : celui qui agit et la manière dont il agit ont au moins autant d'importance voire même davantage que ses actes eux-mêmes. La justice rokugani et la coutume se basent sur ce principe et favorisent donc les gens bien nés dont la réputation est sans tâche vis-à-vis de leurs égaux apparemment moins honorables ou vis-à-vis des gens d'extraction plus modestes et aux motivations censément moins élevées. Cela ne veut pas dire que la preuve matérielle n'a pas d'importance mais que même lorsque les faits sont établis, on aura tendance à davantage considérer les motivations d'un samurai que celles d'un paysan. Les plaidoyers d'un accusé ne sont pas du tout écoutés de la même manière selon qu'il est heimin ou un samurai même si le crime est identique. D'une certaine manière, la loyauté peut (et même doit) s'accommoder de nuances comme le mensonge. Il ne s'agit donc pas tant de dire toujours la vérité que de dire toujours quelque chose que les autres considèrent comme vraisemblable. Le principe idéologique qui sous-tend cela est très simple : si quelqu'un a un rang supérieur au mien, c'est qu'il le mérite. Sa parole est donc plus "vraie" que la mienne. Mentir ouvertement n'est pas aussi simple bien évidemment mais on contestera beaucoup moins les déclarations un peu cousues de fil blanc d'un noble daimyo influent que le témoignage apparemment authentique d'un simple samurai de garde
Le souci de maintenir en permanence une certaine image de soi va de pair avec celui de préserver l'image publique des autres (à moins d'avoir l'intention de leur nuire). Les rokugani sont de fervents adeptes du vieil
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adage "pas vu, pas pris" et la plupart du temps, ils ignorent ou font semblant de ne pas remarquer les manquements à l'étiquette mineurs ou les comportements déshonorants tant qu'ils peuvent être aisément "oubliés". Tout comportement qui semble volontairement provocateur ou qui témoigne visiblement du peu de maîtrise de soi que possède son auteur est par contre prétexte à d'immédiates réprimandes, publiques si nécessaires. Là encore, il y a des différences considérables selon les individus, leurs origines et les circonstances mais disons que d'une manière générale, les choses se passent ainsi : les conventions sociales sont censées s'appliquer à tous, on "ne voit pas" les manquements les moins gênants mais cette tolérance apparente se transforme brusquement en rigidité extrême dés que l'on dépasse certaines bornes ou que l'on souhaite enfoncer son interlocuteur en le déshonorant en public par exemple. Evidemment, faire comme si on ne voyait pas certaines choses ne veut pas dire qu'on ne les mentionnera pas une fois que vous aurez le dos tourné… de même, arguer de ce principe de discrétion pour ne pas dénoncer un crime n'est pas du tout considéré comme valable aux yeux des magistrats. Le respect de ce qui passe pour la vie privée d'autrui ne doit pas être un obstacle au déroulement d'une enquête.
Le système idéologique Le sacré et le profane marchent main dans la main dans l'Empire d'Emeraude. Une nation fondée par des demi- dieux dont les descendants essayent de se montrer les dignes successeurs. Notamment la notion de destinée, de karma, est cruciale et imprègne l'ensemble de la société. En résumant une fois de plus à l'extrême, on peut dire que les rokugani sont des gens relativement fatalistes : si les choses arrivent, c'est parce qu'elles devaient arriver. Ainsi, il est normal que les seigneurs soient forcément plus honorables que ceux qui les servent car ils sont à leur place. De même, il est normal que la vie d'un vassal n'ait aucune importance au regard de celle de son suzerain car chacun des deux a une importance différente sur le plan social mais aussi métaphysique. Une telle approche pourrait générer toutes les dérives fascisantes imaginables et d'une certaine manière, l'Empire n'est pas exempt d'arbitraire et de tyrannie. Les rebellions existent mais sont sauvagement réprimées car dans l'absolu, rien n'est censé se dresser contre "l'ordre naturel des choses". Evidemment, un joueur ne se sentira pas forcément à l'aise dans un tel système ou même s'il fait partie des 7% de la population issus de la noblesse, il n'est après tout à l'origine qu'un samurai parmi des millions d'autres. Un des aspects intéressants de L5A est justement de donner aux joueurs l'opportunité de se prononcer sur divers choix épineux : faut-il faire ce qui est juste ou ce qui est convenable ? D'ailleurs comment reconnaître ce qui est juste ? Et quand il y a deux manières d'agir apparemment équivalentes, laquelle sera la plus honorable, ou la plus indigne ? Outre ces problèmes éthiques, l'ordre social apparemment extrêmement rigide de Rokugan n'est pas dépourvu de certains "contrepouvoirs".
Le premier d'entres eux est la Confrérie de Shinsei, c'est-à-dire les moines. Bien qu'ils ne puissent exercer aucune responsabilité extérieure à leurs congrégations, ces individus sont les héritiers du système de pensée du Petit Maître, qui donne à chacun la possibilité de cheminer sur la route de l'Illumination. Et si le système social considère que les samurai de par leur naissance sont les plus avancés sur cette voie, le Shinseisme insiste pour rappeler que nul n'en est privé et qu'elle représente un moyen pour l'individu de prouver sa valeur y compris au regard des puissances célestes. Et ce quelles que soient ses origines… Les moines sont donc non pas des rebelles en puissance mais des gens qui peuvent se permettre de par leur statut de conseillers spirituels de rappeler aux samurai et plus généralement aux rokugani que les autres individus qui les entourent ont a priori tout autant de potentiel qu'eux sur le plan spirituel. D'ailleurs, certains courants monastiques vont jusqu'à rejeter le matérialisme, le raffinement et même l'érudition sous toutes ses formes en partant du principe qu'ils éloignent l'individu de sa véritable nature. Un aphorisme de Shinsei cher à de tels moines et qu'ils citent fréquemment est "pour l'oiseau dans le ciel, il n'y a pas de différence entre un samurai et un paysan". L'autre "système de sécurité" intégré est tacite et relève du grand "pacte" passé entre les mortels et les dieux à l'aube de l'Empire. La notion de suzeraineté à Rokugan s'accompagne de celle de responsabilité. Le seigneur est donc responsable du bien être de ses sujets de même que l'Empereur est le garant de la prospérité matérielle et spirituelle de l'Empire. Malheur au daimyo qui abuse de ses prérogatives et montre ainsi à ses pairs et supérieurs à quel point il déshonore son rang. Il ne s'agit donc pas tant de diriger que de guider. La notion est subtile et souvent utilisée de manière abusive mais elle est censée être immanente et omniprésente. C'est pour cela que l'on respecte ses aînés et ses supérieurs. Leur rôle est aussi de guider la nouvelle génération ou ceux qui sont sous leur responsabilité. Et lorsque celui qui a le pouvoir perd la face, son châtiment est souvent bien plus prompt et radical que lorsqu'il n'est qu'un heimin parmi bien d'autres. Cela ne veut pas dire que tous les samurai sont forcément "coincés" ou psychorigides mais que plus on occupe une place élevée dans l'ordre social et plus chaque mot que l'on prononce doit être rattaché à un ensemble qui forme un comportement honorable que nul ne doit pouvoir attaquer avec succès. Que l'on soit l'homme le plus noble du monde depuis Shinsei ou la dernière des ordures, tomber de son piédestal fait aussi mal quand on atteint le sol…
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Le Bushido Bien que ce code d'honneur élaboré par le kami Akodo concerne à l'origine surtout les guerriers, il est presque sur le champ devenu le référent de l'ensemble de la caste des samurai. Que l'on serve avec une arme, des prières ou des faveurs politiques n'a pas d'importance dans le fond. L'essentiel est de servir. Le samurai sert son suzerain, le suzerain sert le clan, le clan sert l'Empereur et celui-ci est le garant mutuel de la bienveillance céleste envers les mortels et du respect de ceux-ci envers les puissances du Ciel. Les heimin et les hinin ne sont pas liés au Bushido mais il a tellement d'importance pour la caste dominante que certaines de ses notions se sont insidieusement infiltrées de manière plus ou moins ouverte dans le reste de la société. On pourrait écrire des milliers de pages sur le Bushido (d'ailleurs, c'est bien ce que certains rokugani ont fait) sans parvenir à l'expliquer d'une manière absolue, exacte et complète. Il s'appuie cependant sur une base d'apparence simple puisque ce code ne repose que sur sept points, sept vertus. Le reste est du domaine de l'interprétation et des péripéties de l'histoire. Voici les sept vertus du Bushido.
- Honnêteté (Gi) : la vérité mesure la valeur de la vie et adhérer à ce concept définit l'existence du samurai. Néanmoins, la croyance et la coutume considèrent que les samurai ayant une âme plus pure que le reste des hommes, ils n'ont rien à craindre de la vérité et ne sauraient donc mentir. La parole d'un samurai est plus véridique que celle d'un heimin et celle de l'Empereur a plus de valeur que la parole de tous les samurai de l'Empire rassemblés.
- Courage (Yu) : le courage n'est pas l'absence de la peur mais la capacité à aller de l'avant malgré elle et malgré les conséquences. Comme le disait Akodo "combattez pour vivre car vivre permet de servir mais soyez prêt à mourir".
- Compassion (Jin) : la puissance va de pair avec un usage mesuré. Imposer sa violence par caprice ou abuser de ses privilèges envers ses inférieurs est indigne car cela salit l'âme du samurai. Dame Soleil est une puissance compatissante et ceux qui servent son héritier ne doivent pas l'oublier. Le samurai doit prêter assistance à ceux qui en ont besoin. S'il a une épée que d'autres hommes n'ont pas le droit d'avoir, c'est pour s'en servir à leur place et pas pour s'en servir contre eux.
- Courtoisie (Rei) : la force n'est rien sans le respect. Offenser l'autre est vulgaire et ce qui est vulgaire entache le nom que vous portez. L'adversaire doit être respecté, surtout s'il montre qu'il est honorable. Les samurai ne sont pas que des guerriers mais les serviteurs d'un empire hérité des dieux. Sans le respect, il n'y a pas de samurai, juste des hommes entraînés à tuer.
- Honneur (Meyo) : bien que le terme d'honorable s'applique à l'ensemble du bushido, l'honneur propre au samurai est individuel et intime. On ne peut définir cette vertu qui rassemble les six autres si ce n'est par rapport à soi-même : le samurai ne se ment pas. Il sait quels sont ses manquements et s'il veut se montrer digne, il se doit de les surpasser ou d'en accepter les conséquences. Celui qui ne veille pas sur son honneur trahit l'honneur des siens car il souille le nom qu'il porte et montre aux autres hommes que ceux qui portent ce nom sont indignes.
- Sincérité (Makoto) : bien qu'il y ait divers serments et rites accompagnés de promesses dans la vie d'un samurai (notamment quand il atteint l'âge adulte ou entre au service de son seigneur), on considère dans la vie courante que sa parole vaut acte. Un samurai n'a pas besoin de prêter serment lorsqu'il déclare qu'il va faire quelque chose. Le simple fait qu'il le dise l'engage et mettre en doute cet engagement revient à insulter le samurai. Par contre, prêter serment peut donner aux autres une impression encore plus forte de votre sincérité.
- Devoir (Chugo) : tout ce qui existe a un but et un sens. Le samurai doit servir et ne saurait se soustraire à ce qui définit jusqu'au nom de sa caste. Même l'Empereur doit s'incliner devant la volonté du Ciel et un samurai ne saurait faire moins que ceux qui sont plus grands que lui à cet égard. Le samurai sert son seigneur et aussi son clan. Sa loyauté doit être sans faille.
Théoriquement, les vertus du Bushido sont équivalentes mais dans les faits, cela est rarement le cas. Le clan du Scorpion par exemple parle beaucoup de son attachement au Devoir (à la loyauté). Les Crabes ne pratiquent pas beaucoup la Courtoisie, le Courage d'un courtisan qui défend l'honneur de son clan et celui d'un bushi qui défend ses terres ne sont pas identiques, un grand nombre de samurai ne fait preuve de Compassion qu'envers les membres de leur caste ou même uniquement envers des samurai en détresse de leur clan et ainsi de suite. La difficulté de vivre le bushido est également au nombre des challenge qui attendent les personnages samurai à L5A.
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Message par DIEU Sam 26 Juil - 21:10

Les noms propres Dans l'Empire d'Emeraude, les samurai sont normalement les seuls à disposer d'un nom de famille. Lorsque l'on se présente, le nom de famille vient avant le prénom, ainsi, le samurai Kenji de la famille Kakita sera toujours appelé Kakita Kenji. Les prénoms des samurai sont souvent évocateurs de notions, de concepts ou de personnages illustres. Par exemple, le prénom Makoto que portent aussi bien les hommes que les femmes signifie "sincérité", alors que le prénom Aoi généralement féminin signifie "bleu". Les heimin, hinin et eta quant à eux utilisent des prénoms du même genre accompagnés d'un surnom décrivant leur travail, l'endroit ou ils habitent ou toute autre signe permettant de les reconnaître malgré les homonymes. On trouve également beaucoup de heimin portant des prénoms qui sont en fait des adjectifs correspondent à leur fonction (bateleur, ouvrier, manœuvre), à une caractéristique physique (gros, malingre, fort, maladif…), à un trait de caractère (audacieux, calme…) ou à tout autre évènement, anecdote, comportement, caractéristique qui permet de reconnaître l'individu. Lorsqu'un enfant naît, il prend et conserve le prénom choisi par ses parents jusqu'à l'âge adulte, moment ou il choisit lui-même son prénom. Certains conservent cependant leur prénom d'enfant en guise de prénom d'adulte parce qu'il leur plait ou parce qu'ils voient là un moyen de respecter leurs parents. Les prénoms samurai sont donc rarement dépréciateurs car qui oserait se baptiser de manière à insulter ses ancêtres et ses ascendants directs ? Parmi les gens les plus modestes, il n'est par contre pas rare qu'un surnom prenne la place du prénom officiel. Les artistes et les geisha en particulier ont des surnoms très évocateurs.
Les suffixes Dans l'Empire d'Emeraude, on utilise couramment des suffixes comme –san, -sama, -kun et autres après le nom de quelqu'un quand on s'adresse à lui ou que l'on parle de lui. Certains suffixes définissent la position sociale ou la place de la personne en question (sensei par exemple désigne un maitre dans un domaine précis mais s'applique aussi souvent aux érudits et aux médecins) et d'autres visent à rappeler la relation qui lie celui qui parle à la personne à laquelle il s'adresse. Par exemple, prenons le cas ou je m'adresse au samurai Matsu Itoko : - Matsu Itoko-san est la forme d'adresse polie classique. Matsu-san si je ne connais pas encore son prénom. Quand je connais le nom complet d'un samurai, je n'utilise jamais le prénom sans le nom de famille à moins que nous nous connaissions suffisamment. - si je suis d'un rang sensiblement inférieur au sien, Matsu Itoko-sama sera approprié, de même que si je veux malgré notre statut similaire lui témoigner beaucoup de respect. - après un certain temps, Itoko-san ou même Itoko-sama peuvent être utilisés. - si nous sommes de vieux camarades ou que je souhaite témoigner d'une certaine familiarité avec ce samurai, je m'adresserai à lui en l'appelant Itoko-kun. J'utiliserai le même suffixe –kun en parlant à un enfant de sexe masculin, à moins qu'il ne soit l'héritier d'un seigneur par exemple, ou le fils de quelqu'un auquel je dois le respect. - si Itoko et moi avons suivi le même enseignement mais qu'il s'y est montré excellent, ou qu'il est mon aîné, voire qu'il a conquis l'estime de notre groupe d'élèves, Itoko-sempai témoignera du fait que je le considère comme mon "aîné" et mon référent bien qu'aucun rapport hiérarchique formel n'existe entres nous. - enfin, si en public mon ami Itoko s'adresse à son épouse Matsu Hikari en l'appelant Hikari-san, il peut dans l'intimité ou dans des circonstances plus familiales, voire en présence d'un cercle d'amis, utiliser le suffixe –chan à la place, ce qui témoigne d'un lien de proximité ou de complicité entres eux. Le même suffixe peut également être employé pour parler à une fillette. –kun et –chan sont des suffixes qui marquent un lien d'amitié, de complicité ou de tendresse et il est important de ne jamais en abuser. La sensiblerie ou la vulgarité ne sont guère du gout des samurai et même des rokugani en général. Cependant, un sensei, un chef d'escouade ou un patron qui s'adresse à ses subordonnés ou à ses élèves peut employer ces suffixes sans problème, de par son rôle "d'ainé" envers des gens "plus jeunes". Comme on le voit, le concept de respect envers les ainés et celui de respect envers les supérieurs sont étroitement imbriqués l'un dans l'autre.
Il existe de nombreux autres suffixes mais leur usage dépend essentiellement du maitre de jeu qui vous prendra en charge. Certains se contentent du strict "minimum syndical" présenté ici et d'autres préfèrent approfondir davantage cet aspect du jeu. De même, le respect de l'étiquette s'avère plus rigide dans les cours de l'Empire ou
parmi les représentants de clans comme la Grue, le Phénix, le Scorpion qu'au sein d'une patrouille de bushi ou parmi les samurai des clans de la Licorne et du Crabe. Il est à noter que le rokugani (à l'instar du japonais) possède deux variantes de la langue polie, selon que celui qui parle est de sexe féminin ou masculin. Les mots utilisés et les tournures de phrases sont distinctes et reflètent les positions respectives de l'homme et de la femme bien que l'influence du Clan de la Licorne et celle de familles matriarcales comme les Matsu ou les Otaku ait sensiblement assoupli les choses durant ces derniers siècles. Mais a priori, dans le langage poli on peut différencier l'homme de la femme par la tournure et le choix des mots employés.
Quelques notions d'Etiquette anecdotiques : On pourrait écrire plusieurs dizaines de pages sur un tas d'occasions de la vie courante et détailler également les arts courtois, les rites funéraires ou de mariage, la cérémonie du thé et bien d'autres choses. J'ai préféré me contenter de généralités afin d'effleurer un peu la nature "exotique" de l'étiquette rokugani plutôt que de rédiger un compendium que le lecteur se sentirait probablement tenu de mémoriser.
L'Etiquette du Sabre Chez lui, le samurai laisse généralement ses deux sabres dans leurs fourreaux (les saya) sur un reposoir, souvent devant une calligraphie ou un tableau évocateur, voire au pied du petit autel de ses ancêtres. Puisque les sabres sont censés être habités au moins par moments par les mânes des ancêtres, on veille à les entretenir soigneusement et la plupart des samurai s'inclinent ou demeurent un instant immobile avant de prendre les lames de leur reposoir. Un katana est fait pour être dégainé de son fourreau lorsque le tranchant est tourné vers le haut. Le laisser reposer à son côté tranchant vers le bas est signe de paix. Le samurai qui tourne le fourreau de son katana de manière à mettre le tranchant vers le haut est considéré comme agressif puisqu'il se prépare à dégainer. Dans la gestuelle rokugani, retourner son sabre est considéré comme la preuve que l'on veut attaquer l'autre et suffit souvent à déclencher une échauffourée sanglante. Comme on l'a déjà vu, heurter de son fourreau celui du sabre d'un autre samurai, toucher les épées d'un autre homme sans sa permission ou laisser son ombre les recouvrir sont autant d'insultes que nombre de samurai vengent immédiatement. Certains n'attendent même pas qu'on leur en donne la permission officielle du moment qu'il y a des témoins qui pourront attester de l'insulte. De même, il est des samurai pour considérer que le simple fait de pointer une lame nue vers leur suzerain ou le mon de celui-ci est un acte d'agression.
Dons et cadeaux : Un cadeau n'est jamais accepté tel quel. On le refuse toujours une première fois de manière polie, ce qui amène le donateur à "insister" poliment pour vous le donner. On refuse une deuxième fois tout aussi poliment (mais pas en répétant les mêmes phrases…) et le donateur insiste à nouveau. A ce moment là, après avoir refusé deux fois, on peut accepter le cadeau. De cette manière, chacun peut juger de la sincérité de l'offre et de la sincérité de son acceptation. Ce principe ne fonctionne bien évidemment pas quand votre suzerain ou l'Empereur vous fait un cadeau. Vous pouvez accepter avec modestie mais ne sauriez faire mine de refuser un don fait par quelqu'un qui vous est à ce point supérieur et est donc censé connaître votre valeur mieux que vous même. Offrir un cadeau "utilitaire" a un autre samurai peut s'avérer très dangereux car cela implique que vous considérez son seigneur comme incapable de veiller à ses besoins. La plupart des cadeaux sont donc censés avoir un sens esthétique, spirituel, rappeler un souvenir, un évènement, évoquer une idée. On les accompagne souvent d'une petite déclaration expliquant leur nature et il n'est pas rare que l'on offre un jour à quelqu'un un cadeau que l'on a reçu d'une autre personne. Fondamentalement, il s'agit d'une sorte de "troc de respect" plus que d'échanges matériels. Les dons d'argent sont évidemment tout à fait indignes et insultants… On peut acheter un cadeau, prendre un objet auquel on attache de l'importance ou même fabriquer soi-même son don. L'essentiel est que l'objet offert le soit accompagné de quelques mots lui donnant une valeur symbolique particulière. Evidemment, on préfèrera souvent un objet de valeur à un caillou trouvé sur le chemin et l'on apprécie très très peu à Rokugan les gens qui masquent des dons vulgaires sous de belles phrases …
Devant un seigneur : On laisse ses armes avant d'être reçu. On s'incline jusqu'à terre et on ne relève les yeux qu'avec la permission du seigneur. En campagne et en armure, mettre un genou à terre et baisser la tête est suffisant mais le reste du temps, on s'agenouille complètement les mains bien à plat et on touche quasiment le sol de son front. On n'interrompt jamais ses supérieurs et il est de bon ton d'attendre qu'ils vous donnent explicitement la parole. De même, on ne se présente pas directement mais l'on attend d'être présenté ou d'obtenir la parole.
Devant un seigneur étranger ou d'un autre clan, une délégation officielle peut se voir autorisée à conserver ses armes. Celui qui veut témoigner qu'il vient en paix prendra à cœur de poser ses armes assez loin de lui sur le sol, montrant ainsi qu'il ne pourra les saisir ou dégainer rapidement.
En visite La demeure d'un samurai est un endroit dans lequel on ne pénètre pas sans permission (à moins d'être mandaté par une autorité appropriée). Si le samurai est assez aisé pour avoir un domestique, c'est lui qui viendra accueillir les visiteurs et leur demandera de patienter pour voir si son maitre est libre. Si son maitre est absent (ou prétend l'être), le serviteur demandera au visiteur de laisser son nom et éventuellement un exemplaire de son sceau personnel afin que son maitre sache qui est venu en son absence. Le visiteur sera invité à revenir le lendemain, même si le samurai est absent pour une durée plus longue ou même pour un voyage de durée indéterminée. Ca n'est qu'au bout de quelques visites que l'on donnera des indications plus précises afin que le visiteur ne se dérange pas quotidiennement. Insister pour venir chaque jour avant de savoir à quoi s'en tenir est une marque de respect, un témoignage de grossiéreté si l'on persiste à venir ensuite alors que l'on sait très bien à quelle date reviendra l'hôte… Evidemment, ce cérémonial n'est que rarement de mise entre proches, encore que cela puisse varier grandement d'une famille à l'autre… Bien que cela ne se retranscrive pas forcément bien en français, les tournures de phrases employées permettent normalement au visiteur de distinguer un "revenez demain" formel signifiant que l'hôte n'est pas là en ce moment sans plus de précision d'un "revenez demain" indiquant qu'il sera bel et bien présent le jour suivant.
Au combat Dans la mélée, chaque homme se bat et survit comme il peut mais il est possible qu'une accalmie ou les circonstances amènent deux guerriers appartenant aux camps adverses à s'affronter de manière plus ritualisée. L'un des deux combattants peut lancer un défi en se présentant et en énonçant ses exploits afin de montrer à l'autre sa valeur et éventuellement de lui faire peur. Si le défi est relevé, il prend généralement la forme d'un duel Iaijutsu classique et l'on considérera avec un mépris violent toute personne qui interviendrait dans cet affrontement particulier tant qu'il n'est pas résolu. La coutume veut également quand on tue un adversaire de valeur sur le champ de bataille que l'on coupe sa tête et qu'on la ramène pour l'exposer à ses alliés. Une délégation de l'armée ennemie pourra éventuellement venir la récupérer si des pourparlers ont lieu en ce sens. Cependant, les duels en pleine bataille sont relativement rares, la plupart ont en fait lieu avant le début du combat lui-même. Durant la phase ou les généraux jaugent les troupes adverses et terminent de positionner leurs effectifs, il est en effet fréquent que quelques bushi s'avancent individuellement pour déclamer leurs noms et exploits afin d'inciter de valeureux combattants de l'armée adverse à venir les défier en duel. Certains généraux peuvent ainsi confirmer la présence d'un guerrier réputé dans les rangs adverses ou laisser à leurs subordonnés l'occasion de venger légalement quelque vendetta familiale avant l'affrontement lui-même.
La notion de pureté rokugani Les rokugani considèrent les excréments, le sang et la chair morte comme porteurs d'impureté et susceptibles de dénaturer l'âme. En dehors des occasions intimes ou l'on y est personnellement confronté, ce sont donc les eta qui procèdent aux nombreuses tàches impliquant de telles matières et qui servent également d'hommes à tout faire. Qu'il soit hinin, heimin ou samurai, un rokugani se tiendra à distance prudente d'un eta car celui-ci étant constamment en contact avec de l'ordure, il sera forcément sale et son âme tellement impure qu'elle pourrait même affecter celle des personnes alentours. Sur le champ de bataille, le contact du sang est inévitable mais la guerre est chose honorable. On peut donc procéder après la bataille à des ablutions et des rites de purification afin de préserver son intégrité spirituelle. De même si les circonstances vous forcent à toucher de la chair morte non préparée par les cuisiniers. Mais se complaire dans la manipulation de certaines substances ou les considérer avec indifférence quand on n'a pas le statut particulier qui le permet est très mal vu au point que certains samurai particulièrement intolérants n'hésitent pas à traiter comme un vulgaire animal toute personne qui ne procéderait pas sur le champ à des actes de contrition spirituels. Il est à noter que même les eta dans la mesure ou ils le peuvent s'efforcent d'être le plus propre possible et de préserver un tant soit peu leur pureté spirituelle. La conséquence de cette attitude est que l'hygiène spirituelle rokugani exerce des effets bien réels sur l'hygiène physique des habitants de l'Empire. Les médecins et shugenja ont depuis longtemps compris que certaines maladies se répandaient gràce à une saleté ou une pollution suffisantes mais de leur point de vue, c'est un simple effet secondaire d'une exposition à quelque chose qui corrompt principalement l'âme. Voilà pourquoi les simples et potions de la pharmacopée rokugani sont réalisés à partir de matériaux qui ont à la fois un effet thérapeutique purement physique et des vertus de nature plus spirituelle. Il en va de même pour les heures auxquelles on administre les médicaments, pour l'aménagement de la chambre du malade qu'il est souhaitable de préserver et ainsi de suite.
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